Sonia De Mol, Hôtesse
Responsable de la communication et hôtesse de l'air à la Sabena.
NOTE
IMPORTANTE: cette interview a été réalisée avant la faillite de la
Sabena et certains propos ne sont plus d'actualité aujourd'hui.
Qu'est-ce qui vous a poussée à devenir hôtesse de l'air ? Était-ce un vieux rêve ou une destinée ?
Une destinée car mon père a travaillé dans l'aviation pendant 25 ans. Nous partions souvent en avion vers des destinations à l'époque lointaines et insolites. J'ai fait des voyages dès l'âge de 9 ans en Chine, au Japon, au Pérou, à Hawaï et ceci jusqu'à mes 20 ans. Ce sont des merveilleux souvenirs !
Quelle qualification aviez-vous pour être engagée comme hôtesse de l'air à la Sabena ?
Une formation en « secrétariat-langues » suivie d'un graduat en tourisme.
Quels sont les aspects principaux du métier d'hôtesse de l'air ou du personnel naviguant en cabine ?
Il faut avoir le goût du voyage et aimer les horaires irréguliers, supporter les nuits blanches, porter un uniforme avec fierté et être toujours impeccable (maquillage, coiffure, manucure), avoir une attitude professionnelle exemplaire à tout moment, pouvoir faire face à des situations de stress (passages difficiles, malaise à bord) tout en gardant le sourire et être en bonne santé.
Est-il possible de concilier votre métier avec une vie de famille ?
A ce niveau-là, nous rencontrons pas mal de difficultés. J'ai deux
enfants de 11 et 16 ans et un mari qui a aussi un horaire irrégulier. Il est
parfois très difficile de trouver une solution pour la garde des enfants.
En outre, puisque nous sommes
absents pendant plusieurs jours, nous manquons des événements importants qui
semblent banals pour autrui, comme par exemple, la première dent ou les
premiers pas de bébé, les fêtes de Noël ou d'anniversaire,...
Pourriez-vous nous parler de votre fonction en tant qu'hôtesse de l'air de la Sabena ?
J'ai débuté ce métier en 1984 sur moyen-courrier. En 1987, je suis
passée sur long courrier jusqu'en 1997. Cette année-là, j'ai été promue comme
« chef de cabine moyen courrier » (Purser) après avoir passé les
épreuves nécessaires (interview, tests psycho, examens d'entrée, cours,...).
En octobre 1999, j'ai obtenu le
grade de « chef de cabine principal » (Senior Purser), aussi après
avoir passé les tests et examens nécessaires. Ceci correspond au plan de
carrière d'une hôtesse ou d'un steward. A l'époque, il fallait une ancienneté
d'au moins 6 ans avant de pouvoir postuler comme « Purser » et au
moins 5 ans dans cette fonction pour pouvoir poser sa candidature comme
« Senior Purser ». Pour l'instant, étant donné le développement de la
société, ces délais se sont nettement réduits. Trois ans pour devenir
« Purser » et au moins un an dans la fonction pour devenir
« Senior Purser ». En dehors de ma fonction de « Senior Purser
Long Courrier », je m'occupe aussi du département « Communication
Cell Cabin Crew » (interviews, vols spéciaux comme ceux pour le
« Télévie », par exemple) et d'informer au mieux à l'aide de
brochures le personnel de cabine.
Quels sont les avantages et les inconvénients de votre profession ?
Les avantages : une vie peu banale, pouvoir bénéficier du soleil
quand il fait froid chez nous, avoir une vue extraordinaire à chaque vol,
quelle que soit la destination, pouvoir profiter de l'escale, si le temps nous
le permet, aller au musée « Prado » à Madrid en pleine semaine, faire
du shopping à New York ou faire de la voile à Dakar, approcher différentes
cultures,...
Les Inconvénients : être toujours souriante même si on a des
problèmes personnels, le manque de vie sociale.
Quelles sont les qualités requises pour être une bonne hôtesse de l'air ?
Avoir au minimum 18 ans et être en possession d'un diplôme de niveau A2, avoir une présentation impeccable, pourvoir parler très couramment le néerlandais, le français et l'anglais, avoir un profil commercial, avoir le sens du service et dégager une attitude de confiance (rappelons que ce métier consiste en premier lieu à veiller à la sécurité à bord, ce qui demande beaucoup de discipline et de motivation). Une formation importante est donnée à cet égard. La Sabena Flight Academy a, d'ailleurs, une très bonne réputation dans le domaine de formation pour personnel de cabine et pilotes. Annuellement, des examens de connaissances « safety » de divers appareils sont obligatoires et il faut acquérir un minimum de 80% des points sans quoi nous risquons de perdre toutes qualifications. Aussi des exercices de simulations d'évacuation (par exemple atterrissage forcé en mer) sont obligatoires ainsi que des exercices avec des pompiers, ceci pour pouvoir assimiler les gestes nécessaires afin de maîtriser, par exemple, un feu à bord. Il faut aussi pouvoir nager au moins 100 mètres. La formation dure environ 12 semaines.
Quel est l'avenir de votre secteur en Belgique ?
Le développement de la Sabena ainsi que sa nouvelle flotte et
l'ouverture de plusieurs nouvelles lignes ont fait récemment la une de
l'actualité. Rappelons que Sabena est la première compagnie à avoir en sa
possession toute la gamme d'avions Airbus. Aussi, l'association avec Swissair
et une nouvelle alliance avec American Airlines nous permettent de dire que
l'avenir ne peut être que positif.
Il va de soi que nous devons nous
protéger de la concurrence qui est sans merci ainsi que du prix du carburant
dont souffre actuellement la plupart des compagnies aériennes européennes.
Quelle est la proportion d'hommes qui effectuent ce métier ?
Le pourcentage de stewards est d'environ 20% et ils ont le même plan de carrière que les hôtesses. Le total actuel de personnel de cabine est de 2 200 personnes.
Existe-t-il un âge limite pour la pratique de votre métier ?
La limite d'âge d'inscription est au minimum 18 ans et au maximum 30 ans. La pré-pension pour hommes et femmes « personnel de cabine » (« Cabin crew ») est prévue à 50 ans. La pension à 55 ans.