Mme Sylvie Delahaye,
Auxiliaire polyvalente

Interview réalisée en janvier 2007

Quel est votre parcours professionnel ?

J’étais vendeuse dans le domaine du textile et j’avais très envie de réorienter ma carrière. A l’âge de 27 ans, j’ai suivi la formation d’aide-familiale durant un an en Promotion Sociale. Et depuis dix ans je travaille comme auxiliaire polyvalente. J’ai d’abord travaillé dans une maison de repos de soixante lits. Je n’aimais pas travailler dans une telle structure, c’était trop grand. Je manquais de contacts avec les pensionnaires, ils étaient d’ailleurs appelés par leur numéro de chambre, rarement par leur nom. C’était très impersonnel. Le temps était minuté pour faire leur toilette ou un soin. Aujourd’hui, je travaille dans une maison de repos de seulement 10 lits.

Quelles sont les différences entre un travail dans une petite et une grande maison de repos ?

Ici, nous fonctionnons un peu comme une pension de famille et nos tâches sont variées. Dans mon emploi précédent, les équipes étaient bien déterminées : une en cuisine, une aux soins et une autre au nettoyage.

Votre métier, vos horaires, sont-ils compatibles avec une vie de famille ?

Tout à fait. Je preste un mi-temps, je m’occupe des toilettes des pensionnaires tous les matins et je travaille le mardi toute la journée ainsi qu’un samedi sur deux.

Vous avez habité sur votre lieu de travail, à quel rythme étiez-vous appelée la nuit ?

J’ai habité pendant quatre ans sur mon lieu de travail et je prestais des nuits dormantes. L’appartement que j’occupais était relié à un système de sonnettes. Néanmoins, les appels la nuit étaient rares, environ quatre fois par année. Si des pensionnaires sont alités nous n’attendons pas le coup de sonnette pour nous rendre dans leur chambre plusieurs fois afin de vérifier s’ils vont bien.

Comment viviez-vous la proximité par rapport au lieu de votre travail ?

Au début, lorsque j’occupais l’appartement, j’avais l’impression de ne jamais avoir terminé mes journées.Comme je circulais forcément en dehors de mes heures de travail, si un pensionnaire me sollicitait, je répondais à son appel si bien que j’avais ce sentiment de n’avoir jamais fini de travailler. J’ai déménagé après quatre ans pour ma fille. Elle avait quatre ans lorsque nous sommes venus vivre ici et pendant ces années, je l’ai empêchée de faire du bruit, de courir dans l’appartement, etc. Cela devenait un peu lourd pour elle.

Au-delà de vos tâches, que pensez-vous apporter aux pensionnaires ?

Être à leur écoute et avoir le temps de s’occuper d’eux. Dans une petite structure, vous pouvez, de temps en temps, vous octroyer une petite pause et parler avec eux, cela est très important. Cette disponibilité est précieuse.

Comment vivez-vous la disparition d’une personne âgée ?

Cela crée toujours un vide énorme. La plus ancienne de nos pensionnaires vit avec nous depuis huit ans. Vous imaginez l’absence que cela peut produire… De plus, comme je preste tous les matins, c’est moi qui découvre le défunt. Cela fait partie de notre boulot, il faut le savoir, on peut quitter une personne en forme le soir et la retrouver décédée le lendemain matin.

Est-ce un secteur porteur d’emplois ? Y a-t-il des débouchés dans votre métier ?

Je pense qu’il y a du boulot. 

Quelles sont les qualités requises ?

Il faut être polie, souriante et respectueuse. Ne jamais oublier que nous travaillons avec des personnes âgées et non pas des enfants. On ne tutoie pas, on ne s’adresse pas familièrement aux pensionnaires. Il faut également avoir une bonne condition physique, être capable, par exemple, de relever une personne qui serait tombée.

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaiterait exercer votre métier ?

Un conseil qui a l’air évident : aimer travailler avec les personnes âgées. Réaliser que c’est un boulot où la patience est de mise. Je pense que les stages permettent vite de vérifier si on a réalisé le bon choix !

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.