Mr Vincent Mornaque, Ludothécaire

Interview réalisée en janvier 2004

Quelle est votre fonction au sein de la ludothèque ? 

Mes casquettes sont nombreuses. Je commande les jouets : soit les fournisseurs nous préparent une sélection des nouveautés, soit je choisis les jeux en fonction de ce que j'ai repéré. Il arrive également que les jeux soient abîmés et qu'il faille les remplacer. Si le jeu est démodé ou qu'il n'existe plus dans le commerce, je dois trouver l'équivalent en plus neuf. Le tout en respectant les budgets qui nous sont alloués !

Quand les jouets arrivent, je dois vérifier leur conformité à la commande et ensuite, je dois les encoder, les étiqueter, plastifier les boîtes, empaqueter les jetons et enfin les exposer dans l'espace jeux. Il faut gérer les jeux: retirer ceux qui sont démodés, abîmés, auxquels il manque des pièces ou qui ne sont jamais empruntés.

J'assume également toute une série de tâches administratives comme la gestion des équipes de prestataires aux prêts ou l'organisation des congés et des arrêts-maladie. Je m'occupe de la comptabilité, des salaires, de la caisse des prêts, du budget, du matériel de bureau. Et enfin, je me consacre aux animations pour les enfants de 3 à 12 ans, dans les écoles communales et dans les maisons de quartier.

Quelles sont les animations que vous proposez ? 

Il y a "l'heure du jeu", heure pendant laquelle un animateur est à la disposition du public, soit pour jouer, soit pour donner des explications. Trois matinées par semaine, des classes viennent à la ludothèque. Dès que les enfants rentrent dans nos locaux, ils doivent respecter les règles de la ludothèque: enlever les chaussures, les manteaux, laisser la nourriture au vestiaire. La plupart du temps, nous leur proposons des jeux de coopération (tous ensemble contre le jeu) par groupe de trois ou quatre enfants. Puis vient la collation. Ensuite nous continuons le jeu ou, comme la bibliothèque est voisine, une partie de la classe va lire. C'est ce que nous appelons "l'animation type ludothèque/bibliothèque".

Il arrive aussi que je fasse des animations pour les enfants de quartiers défavorisés : le but est de ne pas les laisser livrés à eux-mêmes. L'animation est encore d'un autre style : j'essaie alors de canaliser leur énergie au travers d'un jeu de manipulation qui demande du calme, de la concentration et de l'entraide. Mon but premier est avant tout d'amuser les enfants et je n'ai pas particulièrement de vocation éducative.

Quels sont vos parcours scolaire et professionnel ? 

J'ai fait un bachelier en Promotion Sociale de bibliothécaire-documentaliste. Il n'y avait pas de formation de ludothécaire en tant que telle. C'est un métier qui s'apprend vraiment sur le tas. J'ai d'abord travaillé à la bibliothèque jeunesse en remplaçant des personnes malades. Ensuite, la personne qui occupait mon poste actuel est partie et j'ai repris ses fonctions. J'ai donc commencé à travailler à la ludothèque en janvier 2001.

 Quels sont les aspects positifs et négatifs ?

C'est une source d'apprentissage constant et c'est intéressant. Les occasions de manipuler beaucoup de jeux différents et de rencontrer des gens sont nombreuses. Pour moi, il n'y a pas vraiment d'aspects négatifs.

Que vous apporte le fait de travailler avec des enfants ?

C'est gratifiant. Un sourire, un compliment, un "C'est chouette!" sont très valorisants et cela me suffit.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.