Mme Viviane Desmet, Conservatrice

Conservatrice au Muséum de Zoologie et d'Antrophologie de l'ULB - Institut Torley Rousseau.

Pourriez-vous nous présenter le muséum ? Que peut-on y trouver ? 

Le muséum de l’ULB est un outil dédié à tous ceux qui s’intéressent aux sciences zoologiques : étudiants, enseignants, chercheurs et naturalistes. Il est ouvert à tous les esprits curieux qui désirent mieux comprendre la nature.

Depuis sa création au 19ème siècle, de nombreux spécimens ont enrichi le muséum. Il compte plusieurs milliers de spécimens représentatifs de tous les groupes zoologiques actuels ; environ 1500 d’entre eux sont exposés au public de façon permanente. Ces collections très complètes ont pour fil conducteur l’évolution des espèces animales. L’accent est mis sur les adaptations particulières des organismes, dont le visiteur est invité à découvrir la diversité.

Parmi les acquisitions majeures, un impressionnant spécimen de cœlacanthe capturé en 1981. Cet illustre poisson, qui n’a pratiquement pas évolué depuis 400 millions d’années, fit la une des journaux au moment de sa découverte, car il est proche des vertébrés terrestres, même s’il fut un peu vite considéré comme leur ancêtre direct.

Le muséum comprend également une salle d'anthropologie présentant l'évolution humaine.
Le musée, rénové en 2010, propose aussi plusieurs expositions permanentes. Deux "galeries" occupent l’espace central du grand local : l’une d’anatomie comparée (squelettes de mammifères, oiseaux et reptiles), l’autre consacrée à la diversité des mammifères (animaux naturalisés). Trois "alcôves" illustrent des thèmes de recherches en biologie animale développés au sein de l’académie Wallonie-Bruxelles. Deux salles annexes sont consacrées la première à l’anthropologie, la seconde aux vertébrés de Belgique. Enfin, une troisième salle annexe permet la présentation d’expositions temporaires, semestrielles ou annuelles.

Quelles sont les spécialités principales que l’on retrouve en zoologie ? 

La physiologie animale, qui est l'étude de l'organisation et du fonctionnement des animaux, allant de la biochimie et biologie cellulaire à l'anatomie comparée en passant par l'histologie ;
La biologie du développement (ou embryologie) qui fait appel à la génétique et à la biologie moléculaire ;
L'écologie qui étudie les interactions entre les êtres vivants et leur milieu (qui porte néanmoins autant d'intérêt aux animaux qu'aux plantes, champignons, et facteurs abiotiques) ;
L'éthologie ou étude du comportement animal qui tend à être incluse dans l'écologie et une perspective évolutionniste (écologie comportementale) ;
La biologie de l'évolution qui étudie l'évolution, la diversité génétique et les pressions de sélection. Elle recoupe pour partie l'écologie et inclut la génétique des populations, la systématique et la phylogénétique qui classent les espèces selon leur lien de parenté (taxonomie) et la phylogéographie qui s'intéresse aux processus de spéciations ; 
La paléontologie, incluant tout ce qui concerne et qui permet de comprendre la faune passée comme par exemple la paléoclimatologie.

Quel est votre parcours ? 

J’ai un master en sciences biologiques (ULB). J’ai aussi suivi l’atelier de dessin de Pierre Lahaut à l’ENSAV de 1992 à 1995.  Depuis ma sortie de l’université, en 1975, j’ai eu diverses occupations professionnelles. J’ai ainsi participé à l’installation de laboratoires d’analyses médicales en République Démocratique du Congo et d’un laboratoire de microbiologie à l’Université de Butare au Rwanda  et effectué des analyses statistiques à la KUL (Service du Professeur Vlietinck). J’ai également conçu et réalisé un logiciel (PHAROS) de gestion des centrales d’achats pour les hôpitaux (Maternité de Cotonou au Bénin).  

Suite à l’atelier de dessin que j’ai suivi, j’ai aussi exposé à la Galerie ELIAS à Anvers.  

En 1997, je suis devenue collaboratrice scientifique au Muséum de zoologie de l’ULB et j’ai travaillé au secrétariat du Service de Biologie marine de l’ULB pendant un an. Depuis 2002, je suis conservatrice (part-time) du Muséum de zoologie-Institut Torley Rousseau à l’ULB. 

Depuis 2007, je participe aussi activement à des travaux de recherche sur les voyages de découvertes du 18ème siècle. J’ai transcrit et revisité des textes manuscrits de la fin du 18ème siècle. Ma contribution à la réalisation de l’ouvrage "L’expédition de la Belle Angélique (1796-1798)", un voyage de découverte entrepris par le capitaine Baudin et récemment exhumé par le Professeur Jangoux, est nommément reconnue dans la première édition de cet ouvrage (publication août 2009). 

Qu’est ce qui vous a donné envie de travailler dans ce milieu ? 

C’est l’étude de la vie !

Pourriez-vous décrire concrètement votre travail au quotidien ? 

Je m’occupe de la gestion des collections du musée, de la conception et de l’élaboration de présentations didactiques, de la participation du muséum à des évènements ponctuels en relation avec la vie culturelle de l’Université. Je réalise aussi des travaux de transcription et je me charge de l’administration du laboratoire et du musée. 

Quelles sont, d’après vous, les qualités requises pour être conservateur/conservatrice ? 

Il faut des aptitudes à la gestion et aux soins plus techniques à apporter aux collections.

Qu’est-ce que vous appréciez dans votre métier ?

J’ai des occupations très variées, qui vont de la dissection et de la préparation d’organismes, à la gestion du musée et à l’organisation d’expositions !

Quels conseils donneriez-vous à quelqu'un qui voudrait se lancer ? 

Être passionné, intéressé et ouvert à des domaines très éclectiques. 

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.