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Expert·e en radiophysique médicale

Sciences / Sciences physiques & astronomiques

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Mise à jour 10/04/2018
Par souci de lisibilité, nous avons pris le parti de ne pas écrire le féminin et le masculin du métier dans ce texte. Seul le titre est inclusif.

L’expert en radiophysique médicale est le physicien de la médecine. La physique médicale est une branche de la physique qui a pour objet les applications à la santé et plus particulièrement au diagnostic et au traitement de la maladie humaine. L’utilisation des rayons X et de la radioactivité a permis de grandes avancées dans l’imagerie médicale et le traitement des cancers. L’expertise du physicien est nécessaire pour veiller à la sécurité de l’utilisation médicale de ces rayonnements ionisants. Son rôle est d’assurer la radioprotection des patients et du personnel et de contrôler la qualité de l’appareillage.

Il développe une ou plusieurs spécialités parmi les trois domaines d’application de la radiophysique médicale : la radiothérapie (traitements de maladies/cancers au moyen de rayonnements ionisants), la médecine nucléaire in vivo (imagerie diagnostique au moyen de radio-isotopes/traceurs radioactifs injectés dans le corps) et la radiologie (imagerie diagnostique au moyen de rayons X).

Même s’il est peu en contact avec les patients eux-mêmes, son savoir-faire technique et scientifique est crucial pour leur santé. Il assiste les médecins lors de l’utilisation des appareils, dispositifs et accessoires. Il prend en charge l’étalonnage des instruments et des appareils de mesure pour la balistique (mesure de la trajectoire des rayonnements) et la dosimétrie (mesure de l'exposition aux radiations ionisantes). Il détermine la trajectoire des faisceaux selon la cible à atteindre. Il assiste également l’équipe médicale pour la dosimétrie des patients et optimise la dose en fonction de l’objectif médical. Il participe au développement, à la réalisation et à l’optimisation des protocoles d’examens et de traitements impliquant des rayonnements ionisants. Pour les techniques d’imagerie diagnostique, il cherche aussi à optimiser la qualité d’image. Il peut également être amené à informer et former le personnel en matière de radiophysique et de radioprotection.

L’expert agréé en radiophysique médicale est tenu, au terme d’une première période d’activités de trois ans et ensuite tous les six ans, de rédiger un rapport d’activités destiné à l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN).

 

Compétences & actions

  • Posséder des connaissances approfondies en physique, mais aussi en mathématiques, biologie et chimie
  • Parler et lire l’anglais
  • Maîtriser les aspects technologiques et informatiques du matériel
  • Tester les appareils thérapeutiques/diagnostiques avant la première mise en service clinique
  • Contrôler régulièrement la conformité, la qualité et la performance de chaque appareil utilisé
  • Intervenir en cas de panne ou de fonctionnement défectueux
  • Notifier tout incident ou anomalie
  • Recueillir des données et les exploiter dans des protocoles de recherche clinique
  • Préparer des cahiers de charges pour l’achat de nouveaux appareils
  • Partager son expérience avec ses collègues experts
  • Maintenir à jour ses connaissances et compétences et se perfectionner par la formation continue
  • Appliquer les règles en matière de gestion et élimination des sources radioactives
  • Respecter les critères et procédures fixés par l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) et la publication Radioprotection 91 de la Commission européenne

Savoir-être

  • Précision et minutie
  • Rigueur
  • Logique et méthode
  • Esprit d’analyse et de synthèse
  • Sens de l’observation
  • Initiative et réactivité
  • Résistance au stress et sens des responsabilités
  • Curiosité scientifique et technologique
  • Intérêt pour la santé des patients
  • Esprit d’équipe

Cadre professionnel

L’expert en radiophysique médicale travaille au sein d’établissements comprenant des installations de radiodiagnostic, de radiothérapie ou de médecine nucléaire in vivo : hôpitaux publics et privés, universités et centres de recherche, sociétés proposant des services externes de contrôle dosimétrique (radioprotection).

Il travaille en équipe avec d’autres radiophysiciens et encadre parfois des techniciens. Il collabore aussi avec l’équipe médicale (médecins spécialisés en médecine nucléaire, radiodiagnostic ou radiothérapie-oncologie, infirmiers, technologues en imagerie médicale). Il peut également coopérer avec des chercheurs, notamment pour des études visant à développer les connaissances en radiophysique et à améliorer les technologies médicales. Ses horaires sont assez exigeants, avec des gardes certains weekends en fonction des plannings de thérapie/d’examens. Comme il manipule des appareils à rayonnements ionisants, son cadre de travail est strictement contrôlé et nécessite une vigilance constante.

Conditions requises

Pour exercer, l’expert en radiophysique médicale doit obtenir un agrément, selon l’arrêté royal du 20 juillet 2001 portant règlement général de la protection de la population, des travailleurs et de l'environnement contre le danger des rayonnements ionisants (Moniteur belge du 30 août 2001). L’agrément est délivré par l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) dans un ou plusieurs des domaines suivants : radiothérapie, médecine nucléaire in vivo et radiologie.

Le candidat doit pouvoir démontrer qu’il a suivi un programme de formation en radiophysique médicale (soit en master de 120 crédits soit en master de spécialisation de 60 crédits). En complément du programme de formation, il doit effectuer un stage clinique sous la supervision d’un maître de stage/expert agréé. Le stage est d’une durée d’au moins un an à temps plein pour le premier domaine de compétence. Pour un deuxième ou troisième domaine de compétence, le second stage est d’une durée d’au moins un an à temps plein pour la radiothérapie et d’au moins six mois à temps plein pour la radiologie ou la médecine nucléaire in vivo. Dans le cas d’un stage à temps partiel, la durée du stage est prolongée proportionnellement. Les stages sont effectués dans des environnements cliniques qui offrent une large gamme de traitements et de pratiques ayant recours aux rayonnements ionisants et qui disposent d’équipements et de dispositifs modernes.

De plus, en Belgique, toute personne travaillant dans le secteur nucléaire doit obtenir une habilitation de sécurité. Elle est délivrée aux personnes et organisations qui, pour des motifs professionnels, doivent avoir accès aux zones de sécurité d'un établissement nucléaire, à des matières nucléaires ou à des documents confidentiels. L'enquête en vue de l'obtention d'une habilitation de sécurité est conduite par l'Autorité Nationale de Sécurité (ANS).

Autres appellations : Expert·e en physique médicale, Physicien·ne médical·e, Radiophysicien·ne

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