Par souci de lisibilité, nous avons pris le parti de ne pas écrire le féminin et le masculin du métier dans ce texte. Seul le titre est inclusif.

Les sciences politiques cherchent à comprendre les mécanismes de pouvoir, l'influence et les rouages des acteurs du monde politique. Elles analysent le fonctionnement des institutions de l'Etat et des groupes en compétition pour orienter sa conduite ainsi que le décodage des attitudes citoyennes. La vie internationale est également étudiée à travers les politiques étrangères des Etats, la géopolitique des crises et des conflits, les phénomènes de mondialisation et d'intégration européenne ou l'action humanitaire des ONG. L'action publique fait aussi partie de l'objet d'étude, qu'il s'agisse par exemple de la relation entre l'administration et le citoyen, l'évaluation des politiques publiques ou encore des règles en matière de bonne gouvernance.

Donc, de par sa fonction, le professionnel des sciences politiques étudie, comprend et éventuellement analyse le monde dans lequel il vit. Il repère les contraintes qui pèsent su les décisions collectives et agit sur ce monde de manière rationnelle, efficace et juste. La polyvalence de sa fonction le rend apte à saisir et à maîtriser les composantes sociales, économiques et politiques des problèmes posés à nos sociétés. Selon les opportunités qu'il rencontre, il se dirige vers le secteur public (ministères, entreprises publiques, organisations internationales) ou le secteur privé (banques, industries, services, associations). D'autres optent pour l'enseignement ou la recherche. Dans tous les cas, sa valeur professionnelle résulte de sa connaissance approfondie de nos sociétés, de la palette des techniques qu'il maîtrise et de sa capacité d'analyse.

Voici quelques exemples de fonctions exercées par les diplômés en sciences politiques.

Assistant administratif communal
La commune fournit de multiples services d’intérêt général à la population. Elle est aussi le lieu par excellence de la vie démocratique au niveau local. Le diplômé en sciences politiques peut travailler dans la direction des services communaux, la préparation des projets ou dossiers à soumettre aux mandataires élus et dans le suivi de leur mise en oeuvre en interaction avec les services communaux, régionaux ou fédéraux compétents. La connaissance des institutions politiques et administratives, la perception des rapports de pouvoir et une grande disponibilité sont des atouts essentiels dans cette fonction au contenu très varié et très riche en contacts humains.

Attaché parlementaire ou secrétaire d'un groupe politique
Les attachés parlementaires et secrétaires de groupe politique participent activement à la vie parlementaire en prestant auprès d’un groupe politique. Il leur revient, notamment, de rédiger des amendements aux projets ou propositions de loi, de suivre les débats en séance publique ou en commissions spécialisées, de préparer les interventions publiques et discours des membres du groupe ou de son président.

Chercheur
Le chercheur en sciences politiques va axer ses études sur l'analyse électorale, l'analyse des comportements et attitudes politiques, les institutions politiques, le financement de la vie politique, le syndicalisme, les relations médias et politique, les relations sciences et société, etc. Il peut couvrir tous les domaines des sciences politiques : science politique interne, politique comparée, relations internationales, études européennes, etc. Des problématiques telles que l’introduction de l’euro, la gestion des crises alimentaires, le terrorisme, les mouvements régionalistes, l’élargissement de l’Union européenne ou encore l’immigration représentent des thèmes de recherche privilégiés pour les Instituts de recherche en sciences politiques.

Diplomate
La diplomatie est un secteur riche et varié. Dans les ambassades et les consulats à l’étranger travaillent un ambassadeur, des conseillers, des attachés d’administration, des secrétaires d’ambassade, des consuls adjoints, des vice-consuls, etc. La présence aux inaugurations, cocktails et autres cérémonies est une des facettes du métier mais c’est loin d’être la mission principale du diplomate. Avant tout, il représente son pays et ses citoyens à l'étranger et travaille à défendre leurs intérêts et à faire reconnaître leur valeur en matière politique, commerciale, économique, juridique, culturelle ou autre. Ne restant pas plus de quelques années dans un même pays, il devra s’acclimater rapidement et travailler d’arrache-pied pour connaître sa zone d’action. En plus de cela, il doit aussi, d’un point de vue commercial, représenter les intérêts économiques et financiers du pays et, d’un point de vue social, porter assistance à ses compatriotes en difficulté sur le territoire. Concrètement, le diplomate a quatre fonctions fondamentales. La représentation : l'explosion des relations internationales élargit considérablement la mission de représentation des ambassades et des consulats. Ils ne sont plus seulement les représentants de l'Etat, ils deviennent une administration au service de la nation. Les entreprises à la recherche de marchés, les collectivités territoriales engagées dans une action extérieure, les nationaux qui se rendent à l'étranger ou y résident font largement appel au réseau diplomatique et consulaire et doivent pouvoir compter sur ses avis, son aide et ses interventions. La négociation : cette fonction est au coeur de la mission traditionnelle du diplomate. La vie internationale actuelle est marquée par une forte augmentation du nombre des négociations, ainsi que par la diversification des domaines abordés. Une part grandissante de l'activité diplomatique est consacrée à cette tâche, qu'il s'agisse de participer aux discussions sur les affaires stratégiques ou technologiques, à des conférences réunies dans le cadre des Nations Unies ou dans celui de la coopération européenne. L’information : il exerce cette mission à la fois auprès des autorités de son pays de résidence, auprès de son propre pays qui l’a mandaté ou encore auprès de ses concitoyens qui ont choisi d’élire résidence dans son pays d’adoption. La protection des compatriotes à l’étranger : il est traditionnellement de la mission des représentations diplomatiques de se préoccuper des droits et des intérêts de leurs nationaux. Le recrutement des diplomates se fait par concours au SELOR (www.selor.be).

Géopoliticien
Le géopoliticien étudie les influences et les conséquences des facteurs géographiques, économiques et culturels sur la politique des états et sur les relations internationales. Il s'intéresse aux différents facteurs (économique, militaire, financier culturel, sociologique, philosophique, idéologique, religieux, etc.) qui influencent les stratégies : maîtrise des mers et/ou de la terre, contrôle des points de passage et des moyens de transport (détroits, cols, tunnels, aéroports, ports, gares, etc.), accès aux ressources naturelles et aux matières premières, maîtrise des techniques (navigation, aéronautique et espace, etc.), types de régimes politiques (démocratie, etc.), facteurs culturels, sociologiques et philosophiques. Les analyses du géopoliticien sont fort prisées par les médias !

Journaliste politique
Le journaliste politique a pour mission d’informer un public large ou spécialisé des évènements politiques, qu'ils soient de nature régionale, nationale ou internationale. Il collecte, sélectionne, hiérarchise et transmet l’information avec précision et exactitude par le biais de la presse écrite, de la télévision, de la radio ou des agences de presse. Ses activités varient selon différentes données : le support (écrit, radio ou audiovisuel), la périodicité (quotidienne, hebdomadaire ou mensuelle), le traitement du sujet (brève, interview, dossier de fond) et le public visé (grand public ou spécialiste). Néanmoins, la manière de procéder reste identique. Le journaliste recueille les informations, enquête sur les lieux d’un événement, réalise des investigations sur un sujet donné, interroge des témoins ou recherche de la documentation. Il croise ensuite ces données pour rédiger un article destiné à la presse ou pour monter un reportage en radio ou télévision. Selon son activité, il passe plus ou moins de temps dans son bureau, où il recueille les dépêches d’agences de presse et réalise ses interviews par téléphone. Même s’il travaille au sein d’une rédaction, le journaliste possède une grande autonomie dans son travail. Durant les premières années, il est fort possible que le jeune journaliste soit rémunéré à la pige, en tant que journaliste indépendant. On ne devient pas,journaliste politique du jour au lendemain !

Lobbyiste
Les lobbyistes sont des représentants d'associations ou d'organisations professionnelles auprès des instances publiques, locales ou internationales. Leur mission est de faire connaître le point de vue de ces associations et organisations auprès des décideurs, voire d'orienter leur décision. Pour citer un exemple récent, ils se sont fait remarquer dans le cadre de la campagne menée au niveau européen contre le tabac et la publicité sur le tabac.

Politologue
Le politologue étudie les systèmes et les institutions politiques en place en vue d'acquérir et de transmettre une meilleure compréhension des phénomènes liés à l'exercice du pouvoir à tous les paliers de gouvernement (communal, provincial, fédéral) et sur le plan international. A cette fin, il analyse, explique et commente l'histoire et l'actualité politique, nationale ou étrangère, dégage les enjeux et les facteurs d'influence (situation économique, problèmes sociaux, opinion publique, groupes de pression, relations diplomatiques, etc.) à l'origine des événements et des décisions politiques et tente d'en prévoir les conséquences. Il s'efforce d'analyser les faits de façon rigoureuse et objective afin de fournir un commentaire juste. 

 

Compétences & actions

  • Connaissance des enjeux politiques, économiques et sociaux
  • Connaissance de la vie publique et l'organisation des pouvoirs publics, du local au régional et du national à l'international
  • Maîtrise d'instruments d'analyse qui permettent de comprendre les modes de fonctionnement des politiques mises en oeuvre
  • Analyse des enjeux de pouvoirs
  • Connaissances de langues étrangères (en particulier anglais et néerlandais)

Savoir-être

  • Intérêt pour la compréhension du monde contemporain
  • Ouverture d'esprit
  • Forte curiosité intellectuelle
  • Vouloir s'impliquer dans la société
  • Capacités d'analyse
  • Recul critique
  • Facilités de contact

Cadre professionnel

Les sciences politiques ouvrent un large éventail de débouchés. On trouve un emploi dans de nombreuses fonctions administratives de direction ou de cadres au sein des services publics (santé, intérieur, finances, enseignement, affaires étrangères, etc.) et des organisations internationales (Communauté européenne, OTAN, etc.). 

Les concours et les quotas nationaux limitent les opportunités d’emploi dans ce secteur. Néanmoins, la plupart de ces institutions offrent des stages aux jeunes diplômés, ce qui peut, dans certains cas, augmenter les chances d’y décrocher un emploi comme contractuel. Les services d’études des institutions publiques, des entreprises commerciales et industrielles (nationales et internationales), des associations professionnelles, des bureaux d’études privés, des organismes de planification sociale, régionale, familiale ou encore de sécurité sociale recrutent également des diplômés de sciences politiques. Les carrières internationales proprement dites (diplomatie, fonctionnaires internationaux) sont un réel débouché, moyennant la réussite d’un concours. 

L’enseignement et la recherche offrent également des perspectives de débouchés intéressants. Les compétences acquises lors des études en sciences politiques conduisent aussi à participer activement à la vie politique au sein des partis, syndicats, cabinets ministériels, groupes parlementaires, etc. Ils suivent les débats et élaborent des dossiers fouillés sur des questions précises à l’attention des représentants élus. 


Publier un commentaire

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.