Mme Christiane De Swerdt,
Cheffe du Département Météorologie

Cheffe du Département Météorologiste à Skeyes (anciennement Belgocontrol).

Quels sont les différents types de météorologistes en météorologie aéronautique ?

Dans le département de la météorologie aéronautique, on trouve :

  • des collaborateurs opérationnels météorologiques qui font de l'observation météo, s'occupent du briefing aux pilotes, des contacts avec les contrôleurs aériens. Ils font également des prévisions de météorologie aéronautique et administrent des réseaux informatiques. Ces collaborateurs ont actuellement une licence en géographie.
  • des collaborateurs scientifiques qui s'occupent, entre autres, de la gestion des systèmes informatiques, de la formation des collaborateurs opérationnels météorologiques, de l'achat des appareils météo, de la gestion du personnel et des relations internationales. Ils ont généralement fait une licence en mathématique ou en physique.

Ceci est une description des météorologistes de Skeyes. Il y a aussi des météorologistes à l'Institut Royal Météorologique, au Wing Météo et à la Force Aérienne.

En quoi consiste le métier de météorologiste ?

Nous renseignons les pilotes civils et les compagnies d'aviation sur les conditions météorologiques en vol et à l'aéroport (la visibilité, la direction et la force du vent, les éventuels orages, etc.) ainsi que le contrôle aérien. Notre mission consiste avant tout à donner toutes les informations nécessaires aux pilotes pour qu'ils puissent décoller ou atterrir dans les meilleures conditions possibles. Nous veillons à assurer l'efficacité, la sécurité et la régularité des vols.

Quelle formation avez-vous suivie pour devenir météorologiste ?

J'ai fait un master en sciences physiques à Louvain durant quatre ans. J'avais déjà en tête d'exercer le métier de météorologiste, c'est pourquoi j'ai choisi d'y suivre l'option "sciences de la terre". Elle comportait des cours de météo (mécanique, thermodynamique, instruments météo, etc.).

Mon diplôme en poche, j'ai été engagée à la R.V.A. (Régie des Voies Aériennes), aujourd'hui Skeyes en tant que météorologiste de 1ère classe.

Ensuite, j'ai été nommée "Météorologiste principale". Pour ce faire, j'ai dû présenter un travail concernant la météo aéronautique (Le radar acoustique : théorie et application en météorologie aéronautique), puis je suis passée "Cheffe de service" ensuite "Directrice".

En quoi consiste le travail d'un météorologiste au sein de Skeyes ?

En ce qui concerne la météorologie aéronautique les tâches (normes et recommandations) du service météorologique sont décrites dans l'Annexe 3 de la Convention de Chicago de l'OACI.
Apport à la "safety", "regularity" et "efficiency" de l'aviation internationale.

Ceci est atteint en fournissant les informations météorologiques indispensables aux "operators", "flight crew members", "air traffic services", "airport managements".

Des accords régionaux et nationaux (par exemple en relation avec la Commission de Coordination des trois services météorologiques) sont exécutés.

Cette description très générale permet de décrire en résumé les tâches de notre service météorologique :

  • fournir des observations météorologiques régulières et spéciales au niveau du sol et dans l'atmosphère sur les aéroports et aérodromes à l'usage de tous les utilisateurs aéronautiques ainsi qu'à l'usage des autres services météorologiques ;
  • fournir les prévisions et avertissements météorologiques sur les terrains d'aviation où le service météo est responsable ;
  • fournir des informations de climatologie aéronautique ;
  • fournir les dossiers de vol nécessaires, le briefing et la consultation aux compagnies d'aviation et aux pilotes, ainsi que l'information nécessaire au planning des opérateurs avant le vol (pre-flight) et en vol (in-flight)

Le service météorologique a compétence sur des stations d'observation sur 5 aéroports (Nossegem, Anvers, Charleroi, Ostende et Liège-Bierset), et 2 aérodromes (Saint-Hubert et Spa). Dans ceux-ci des messages d'observation à usage aéronautique sont rédigés, ainsi que des produits qui servent aux prévisions et à la climatologie aéronautique.

Sur tous les aéroports, le personnel présent est également responsable du briefing et de mettre à disposition toute la documentation.

Est-ce un métier difficile ?

C'est un métier très varié : observations, briefing, prévisions et gestionnaire de systèmes.
Il n'est pas plus difficile qu'un autre mais on ne peut pas commettre d'erreurs. Pour ma part, je trouve que c'est un métier réellement passionnant et varié : en météorologie, on trouve des situations semblables mais jamais totalement les mêmes. Surtout en Belgique où le temps varie d'une journée à l'autre.

Le fait d'aider à la sécurité, l'efficacité et l'efficience de l'aviation est également très gratifiant. De plus, on a un "feed-back" rapide, on peut savoir très rapidement si sa prévision était bonne.Le remerciement des pilotes ayant reçu une bonne prévision est aussi très apprécié.

Quelles qualités doit avoir un météorologiste ?

Il doit tout d'abord avoir une solide formation de base tant théorique que pratique. Il doit être très motivé, précis et rigoureux, aimer travailler en équipe et être communicatif puisqu'il est amené à présenter ses prévisions aux pilotes et aux contrôleurs aériens.

Quels sont les points négatifs du métier ?

Les horaires irréguliers ne permettent pas de prévoir une activité régulière en soirée. Difficile par exemple, de suivre des cours du soir puisque nous travaillons en horaires irréguliers de jour comme de nuit.

Concrètement, un météorologiste va travailler trois jours de suite de 7h30 à 19h30 puis va avoir une journée de congé puis travaillera trois nuits (de 19h30 à 7h30). C'est réellement éprouvant, tant physiquement que moralement.

En outre un peu à l'instar des pilotes, on peut être appelé à tout moment pour remplacer un collègue absent.

Le métier de prévisionniste est comparable à celui d'un médecin. Tous les deux doivent faire un diagnostic. Le médecin, de l'état de son malade, le météorologiste de l'état des conditions atmosphériques. La grande différence est que le médecin a un pharmacien pour l'aider et le météorologiste est seul.

Comment choisissez-vous vos candidats météorologistes ?

On engage prioritairement des masters en géographie, en mathématiques et en physique. Nous leur proposons de passer une interview puis, s'il s'avère qu'ils ont le profil adéquat, nous leurs soumettons un contrat d'un an et leurs proposons une formation d'un an avec pratique et théorie.
Après un test de fin de stage, un autre contrat leur est proposé.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.