Fréderic G.,
Matelot service nautique sur un chasseur de mines

Interview réalisée en décembre 2022

Pourquoi avoir choisi de travailler dans la composante Marine ?

J’ai toujours eu le pied marin. Petit, je faisais du voilier avec mon grand-père pendant nos vacances en Croatie. Mes 2 frères et moi-même avions passé nos permis bateau à nos 18 ans. J’ai toujours été un « loup de mer » au fond de moi, j’ai toujours eu ce besoin de partir, d’être face à la mer à perte de vue. J’ai eu envie d’en faire le point central de ma vie : la marine était la solution la plus adaptée pour combiner métier et passion. 

Quelles sont vos tâches principales ?

Le matelot pont (ou « service nautique », comme la Défense nous appelle maintenant) est celui qui assure l’entretien du bateau. On s’occupe de l’amarrage, de l’approvisionnement, du cordage, on aide les pilotes. Certaines tâches sont très physiques, il faut avoir de la force et de l’endurance ! Parfois, on fait des choses qui peuvent paraître « ingrates » (tout ce qui est en lien avec le nettoyage), mais chaque aspect de notre travail est essentiel à la vie en communauté sur le navire.  Nous participons aussi aux exercices de sécurité.

Quelle est la mission qui vous a le plus marqué ?

Nous avons eu l’occasion de faire des missions en mer Baltique avec le chasseur de mines. Il y a encore beaucoup de mines et de bombes des deux guerres mondiales dans cette mer… Nous avions comme responsabilité de les désamorcer. Nous avons eu l’occasion de faire des escales en Suède, au Danemark et en Finlande. Le moment le plus incroyable, c’est quand nous avons pu voir des aurores boréales : c’était magnifique, je suis vraiment heureux que mon métier m’ait permis de voir ça de mes propres yeux. Dans le cadre de ces missions, nous avons aussi fait une escale en Russie : j’ai eu la chance de visiter Saint Pétersbourg qui est une ville incroyable. En plus de faire quelque chose de vraiment utile, pour la population internationale et pour l’environnement, nous avons la chance de découvrir le monde. 

Que faites-vous pendant les périodes à quai ?

Quand nous ne sommes pas en mission en mer, nous en profitons pour suivre des formations. Il y a également toujours des tâches à réaliser sur le pont, nous travaillons toujours à l’entretien du navire. Nous nous entraînons également des exercices de sécurité et des entraînements physiques. Parfois, nous aidons aussi pour des tâches plus administratives. Les périodes où nous sommes en mission sont généralement très intenses ; les moments à quai nous permettent de nous recentrer et de relâcher un peu la pression. 

Si vous deviez donner un conseil aux jeunes qui veulent suivre votre voie, quel serait-il ?

Je leur conseillerais de s’entraîner, de faire beaucoup de sport. Je leur dirais également que leur décision doit être réfléchie : devenir matelot pont, ce n’est pas un plan B, on ne fait pas ça par défaut. C’est une vie très particulière, il faut sacrifier beaucoup de choses. Il faut se dire qu’on aura plus difficilement une vie de famille stable, qu’on n’aura pas spécialement beaucoup d’intimité pendant les missions, qu’on ne pourra plus dormir autant qu’avant… Il faut le savoir. Quand on fait ce métier par vocation, on accepte tous ces désagréments, ça fait partie du pack. Les bons côtés font oublier les mauvais, le premier avantage étant le fait de se créer une nouvelle famille à bord.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.