70 % des travailleurs pauvres se privent de loisirs
Posté le 17/10/2016 — Actualité précédente / suivante |
Un sondage mené par Solidaris révèle le quotidien des travailleurs pauvres, à savoir la population active qui joint difficilement les deux bouts (29 % des travailleurs définis comme ayant un «risque de basculement dans la pauvreté »), qui se retrouvent souvent à découvert bancaire (8 % des travailleurs définis comme « pauvres ») ou qui assurent ne plus s’en sortir (3 % des travailleurs définis comme « très pauvres »).
Parmi les travailleurs qui bouclent tout juste leur budget, un sur deux se prive de vacances. Et parmi les pauvres ou très pauvres, ils sont sept sur dix à adopter le même réflexe. Chez ces derniers, sept sur dix ne peuvent se payer une défense en justice ou se privent d’activités de loisirs (cinéma, sport…). Six sur dix renoncent à la salle de sport et à acheter des livres ou des CD. Les mêmes éprouveront des difficultés à donner une garantie locative et à rembourser leurs crédits. Parmi eux, 56 % peinent à payer des études à leur progéniture, alimentant de cette manière les mécanismes de reproduction sociale. Le renoncement aux fournitures scolaires et aux nouvelles technologies (internet, GSM, ordinateurs…) participe au même processus. La vie sociale fait partie de la longue liste des renoncements.
La précarité a également une influence sur la manière de faire ses courses. Parmi les travailleurs pauvres ou très pauvres, une large majorité fait ses courses alimentaires à 5 euros près. De plus, environ la moitié d’entre eux avoue se nourrir mal par manque de moyens financiers. Un tiers des travailleurs pauvres environ assurent qu’ils n’ont parfois pas assez de nourriture ou qu’ils se privent pour les enfants. Un cinquième des pauvres ou très pauvres s’est déjà rendu à la banque alimentaire ou au resto du cœur.
Le Soir, 17 octobre 2016