Budget 2025 de la Fédération Wallonie-Bruxelles : Cap sur les réductions et réformes dans l’éducation

Posté le 08/11/2024  —  Actualité précédente / suivante

La Fédération Wallonie-Bruxelles a dévoilé un avant-projet de décret visant à restructurer ses dépenses dans le cadre du budget 2025, touchant à des secteurs clés comme l’enseignement, les infrastructures scolaires, la recherche et la culture. Le texte, approuvé en première lecture par le nouveau gouvernement, amorce une série de changements destinés à limiter les coûts tout en introduisant de nouvelles politiques. Cette initiative, désormais en discussion avec les partenaires sociaux, devrait entrer en vigueur dès le 1er janvier.

Dans le cadre des réformes touchant l’enseignement qualifiant, une réduction de 3 % du Nombre Total de Périodes Professeurs (NTPP) est envisagée pour limiter le nombre de petites classes, souvent coûteuses et peu fréquentées. Sur les 5 400 options disponibles, environ la moitié regroupent moins de dix élèves, une situation jugée non durable financièrement. Les autorités espèrent ainsi rationaliser l’offre en évitant les doublons d’options disponibles dans un même périmètre géographique.

Par ailleurs, l'accès à certaines formations techniques de septième année sera restreint pour les titulaires du Certificat d'Enseignement Secondaire Supérieur (CESS), les incitant à se tourner vers des parcours mieux adaptés comme la promotion sociale. Des exceptions resteront toutefois en place pour des formations spécifiques, comme celles menant aux métiers de la santé et de la sécurité.

Encadrement et financement des enseignants

Pour faire face aux pénuries dans certains domaines d’enseignement, le gouvernement prévoit de valoriser l'expérience professionnelle antérieure des enseignants dits « de seconde carrière » en comptabilisant jusqu'à sept ans d’expérience. De plus, le programme de remplacement collectif, déjà appliqué à Bruxelles et dans le Hainaut, sera étendu à d’autres régions pour combler les absences plus rapidement.

Les écoles secondaires ordinaires pourront désormais allouer jusqu'à 2 % des périodes de cours aux services administratifs, en affectant notamment certains enseignants à des tâches de gestion lorsque leurs charges de cours ne sont pas complètes.

Un rééquilibrage du financement entre réseaux scolaires

Le projet de décret introduit un réajustement progressif des financements entre les différents réseaux scolaires. En l'espace de dix ans, l'enseignement subventionné devrait atteindre un financement équivalent à 92 % de celui de l'enseignement organisé par la Fédération (WBE), une démarche inspirée par la législation flamande. Concrètement, les subventions par élève dans le réseau WBE seront réduites progressivement, tandis que les dotations aux autres réseaux augmenteront chaque année jusqu'en 2034.

Réductions dans le budget de WBE et l'investissement en infrastructures

Les dotations de WBE, en tant qu’organisme public, ne seront pas indexées durant l’ensemble de la législature, et une réduction ponctuelle de 2 millions d’euros est prévue en 2025. En parallèle, les fonds destinés aux infrastructures scolaires seront diminués de 3,43 millions d’euros, répartis entre les différents réseaux. Toutefois, pour soutenir certains projets européens, une augmentation temporaire du fonds de garantie pour le libre sera mise en place en 2024 avant une réduction compensatoire en 2025.

Frais accrus pour l’enseignement supérieur

Afin de générer de nouvelles recettes, les frais liés à l’examen d’équivalence pour les diplômes étrangers seront doublés, passant de 200 à 400 euros. Par ailleurs, les établissements d’enseignement supérieur auront la possibilité d’augmenter la participation financière des étudiants hors Union européenne, jusqu’à un maximum de 4 175 euros en plus des frais habituels. Les universités et hautes écoles auront désormais l’autonomie pour fixer ces montants, afin de mieux adapter leur budget.

Évaluation renforcée pour le décret Paysage

Pour remédier au manque de données dans l’évaluation du décret Paysage, à partir de l’année académique 2025-2026, les établissements devront transmettre à l’Ares et au gouvernement plusieurs indicateurs, notamment sur le taux de réussite, la durée des études, et les crédits accumulés. Cette mesure vise à donner aux instances de l’enseignement supérieur une meilleure vue d’ensemble des parcours étudiants, facilitant ainsi les réformes futures.

Ces ajustements budgétaires marquent un tournant dans la politique de la Fédération Wallonie-Bruxelles, axé sur la rationalisation des dépenses et le rééquilibrage des financements dans l’enseignement. En encourageant des structures plus efficaces, le gouvernement espère préserver l’essentiel tout en limitant l’impact budgétaire de chaque secteur.

 Le Soir, 8 novembre 2024


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