Emploi de qualité et emploi indécent

Posté le 19/06/2012  —  Actualité précédente / suivante

Une étude européenne basée sur 1.000 personnes par pays (la Belgique a demandé une extension de cet échantillon à 4.000 personnes), se penche sur les conditions de travail.

Les résultats belges, analysés par l’UCL, en collaboration avec la KUL, l’ULg et la VUB,  révèlent qu’un Belge sur trois occupe un emploi qu’il estime de qualité. Dans cette catégorie, on retrouve deux grands types de salariés : les cadres de direction (18%), les professions intellectuelles et scientifiques ainsi que les employés administratifs (13%). Les cadres et dirigeants bénéficient d’une autonomie du temps de travail, courent des risques limités, ont une rémunération élevée et des opportunités de carrière. Du côté des professions intellectuelles et scientifiques, on ne ressent pas de pression émotionnelle ou liée à la rapidité, mais il y a des opportunités de carrière et un bon salaire. Il s’agit des ingénieurs, mathématiciens, chimistes, médecins, cadres infirmiers, secrétaires et employés de bureau. Si la catégorie des cadres est davantage occupée par des hommes (65%), la deuxième catégorie est répartie de façon plus égalitaire (51% d’hommes pour 49% de femmes). Enfin, deux salariés sur trois ont un niveau de formation élevé (bachelier ou master) et il apparaît que la Flandre compte proportionnellement plus d’emplois de qualité que la Wallonie et Bruxelles.

Cependant, l’enquête révèle aussi qu’en Belgique, une personne sur 7 est titulaire d’un emploi défini comme « indécent », c’est-à-dire un job qui enregistre de mauvais scores dans pratiquement chaque aspect de la qualité du travail. Les tâches s’effectuent dans un environnement risqué, le salarié n’a pas de pouvoir de décision ni d’autonomie, les salaires sont bas, les opportunités de carrière inexistantes et les contrats à temps partiel ou temporaires, nombreux. Il n’y a pas non plus de représentation collective des travailleurs. On retrouve surtout ces emplois dans les services directs aux particuliers, dans le commerce et la vente. Ils sont principalement occupés par des femmes et des personnes peu scolarisées. Ce sont, par exemple, les réceptionnistes, les coiffeurs salariés, les esthéticiennes salariées, le personnel des entreprises de nettoyage, les caissiers, etc.

Le Soir, 19 juin 2012


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