La Chambre adopte la réforme controversée de l'art infirmier
| Posté le 10/05/2024 — Actualité précédente / suivante |
La Chambre des représentants a adopté en séance plénière la réforme de l’art infirmier, malgré une forte opposition de la part des professionnels du secteur. Le projet de loi, porté par le ministre de la Santé publique Frank Vandenbroucke, vise à redéfinir les tâches des infirmiers et introduit un nouveau statut pour les assistants en soins infirmiers (AESI).
La réforme a été vivement contestée par les infirmiers, qui ont exprimé leur mécontentement à travers deux manifestations significatives. La première a eu lieu le 20 mars devant le cabinet du Ministre de la Santé, suivie d'une deuxième mobilisation le 24 avril à Bruxelles et dans deux autres villes wallonnes. Les infirmiers dénoncent principalement les dispositions relatives aux tâches attribuées aux futurs AESI.
Selon le ministre Vandenbroucke, la réforme vise à permettre aux infirmiers de se concentrer davantage sur leur art en redéfinissant leurs fonctions. Le texte prévoit l'introduction du diagnostic infirmier, la prescription et la coordination des soins infirmiers, ainsi que la délégation et la supervision des prestations techniques infirmières. Le statut des AESI est désormais officiellement inséré entre celui des aides-soignants et des infirmiers responsables de soins généraux (IRSG).
Réactions mitigées à l’adoption du projet de loi
Le projet de loi a été adopté par la majorité, avec le soutien de la N-VA, tandis que les autres groupes de l'opposition ont voté contre. Certaines associations de défense des infirmiers estiment que cette réforme "met en danger la qualité des soins prodigués en Belgique". Elles craignent que la répartition des tâches entre les AESI et les IRSG n'entraîne une dégradation des soins et une surcharge de travail pour les infirmiers.
Un avenir incertain pour les soins infirmiers
La réforme de l’art infirmier suscite des débats passionnés sur l’avenir des soins de santé. Les partisans de la réforme affirment qu'elle permettra une meilleure répartition des tâches et une plus grande efficacité, tandis que ses détracteurs redoutent une baisse de la qualité des soins. Les prochaines étapes incluront l'évaluation de l'impact de cette réforme sur le terrain, alors que les professionnels de la santé restent vigilants quant à ses effets réels sur leur pratique quotidienne.
L’adoption de la réforme de l’art infirmier marque un tournant significatif dans le secteur des soins de santé. Si elle vise à moderniser et optimiser les pratiques infirmières, elle devra prouver son efficacité face aux inquiétudes légitimes des professionnels de la santé. Les débats et ajustements futurs seront déterminants pour assurer que cette réforme réponde aux besoins des patients tout en soutenant les infirmiers dans leur mission essentielle.
Le guide social, 10 mai 2024
