Le secteur du journalisme peine à se féminiser
Posté le 28/06/2018 — Actualité précédente / suivante |
L'Association des journalistes professionnels (AJP) constate que le métier de journaliste se féminise moins vite que dans d'autres pays.
En Belgique, si les femmes représentent 54 % des journalistes stagiaires, leur nombre diminue drastiquement par la suite pour atteindre les 33 % des journalistes belges. La supériorité numérique des hommes s'observant particulièrement dans les postes à responsabilités.
Une enquête menée par l'AJP et l'ULB pointe quelques obstacles rencontrés par les femmes dans leur carrière de journalistes:
- les conditions de travail (horaires variables, rythme de l'information, veille le weekend, etc.) sont difficilement conciliables avec une vie de famille;
- on observe une sortie massive des femmes du métier aux alentours de 35 ans. Nombreuses sont d'ailleurs celles qui entrent dans le métier de journaliste en sachant qu'elles n'y feront pas carrière;
- les femmes ne visent pas nécessairement des postes à responsabilités;
- la difficulté à obtenir un contrat à durée indéterminée dans le milieu des médias;
- un milieu peu accueillant voir hostile aux femmes.
A ce propos, les résultats d'une enquête menée dans 50 pays (2017) par la Fédération internationale des journalistes (FIJ) sont interpellants: une femme journaliste sur deux déclare avoir été la cible de violences sexistes et/ou d'harcèlement. Ces violences prennent la forme de remarques sexistes (63 %), de violences psychologiques (41 %), d'harcèlement sexuel (37 %) ou de cyberharcèlement (44 %). Elles sont le fait de personnes extérieures au travail dans 45 % des cas (sources, politiciens, lecteurs, auditeurs), d'anonymes (39 %), de responsables hiérarchiques (38 %) ou de collègues (17 %).
Le Soir, 28 juin 2018