Les entreprises familiales gérées essentiellement en famille
Posté le 10/06/2015 — Actualité précédente / suivante |
D'après une étude commandée à l'UCL par l'IEF, l'Institut des entreprises familiales, 62% des entreprises familiales n'ont encore jamais invité une personne externe à rejoindre leur comité de direction. Plus marquant encore, 54% d'entre elles ne comptent jamais le faire. Pourtant, selon l'IEF, nos PME auraient tout intérêt à s'ouvrir au monde extérieur.
C'est souvent par peur de disperser leur actionnariat que les entreprises familiales ne confient pas la direction à des externes. Or, selon l'IEF, elles font l'amalgame entre pouvoir actionnarial et pouvoir gestionnaire alors qu'un beau potentiel de croissance ou une vraie diversification des activités est possible. La taille de la société est également une des raisons majeures des entrepreneurs. Ils s'estiment trop petits pour engager un nouveau manager alors que cet engagement permettrait d'objectiver les décisions, de diminuer l'émotion des relations et se conclut généralement par un agrandissement de l'entreprise. L'engagement d'un externe permettrait aussi à une entreprise familiale d'éviter de se retrouver dans une position délicate lorsque le patronat arrive à un âge avancé et que la génération suivante ne souhaite ou ne peut pas reprendre le flambeau. Les mentalités évoluent toutefois puisque 38% des entreprises ont quand même fait appel à un externe pour le poste de direction, afin de prévenir d'éventuels problèmes et d'assurer la continuité de l'entreprise, ce qui n'était pas le cas il y a quelques années.
Les postes où l'on retrouvera le plus fréquemment un externe sont ceux de directeurs commerciaux (76% des cas) ou de production (70%). La direction générale lui est confiée dans 31% des cas. Si l'externe engagé apprécie les valeurs véhiculées, la proximité et même le sens de son travail, il devra par contre faire preuve d'un nombre de qualités très nombreuses, de discrétion et de patience.
Le Soir, 10 juin 2015