Quand les pilotes et le personnel navigant partagent les coulisses de leur métier sur TikTok et Instagram

Posté le 29/09/2025  —  Actualité suivante

Ces dernières années, de plus en plus de pilotes, d’hôtesses et de stewards se tournent vers les réseaux sociaux pour lever le voile sur leur quotidien. Entre escales, préparatifs, briefing ou moments de détente, ils utilisent TikTok et Instagram pour donner un aperçu inédit d’un univers souvent perçu comme mystérieux.

Des comptes comme « Matpilote », « Fly with Manon », « Clara l’hôtesse en jet » ou « Mathieu le steward » séduisent des milliers, voire des centaines de milliers, d’abonnés en racontant leur routine.
 On y voit des passages en cockpit, des explications techniques — comment fonctionne l’atterrissage, la numérotation des pistes, l’usage du pilote automatique — ou encore les préparatifs d’escale : visas, organisation de valise, protocoles à destination.

Un pilote de 30 ans, actif sur « Matpilote », détaille ses étapes de vol pendant les derniers kilomètres, tout en gardant un ton accessible. Il explique que l’idée est de démystifier ce milieu fascinant en montrant qu’il est aussi “rationnel, maîtrisé”.

Éduquer, rassurer… et divertir

Ces vidéos jouent un rôle pédagogique : elles répondent aux questions d’un public souvent anxieux face aux voyages — notamment au sujet des turbulences, souvent mal comprises. Plusieurs créateurs insistent : ces phénomènes peuvent surprendre, mais ne sont pas dangereux pour l’avion, à condition que les passagers aient la ceinture attachée.

Certains se tournent vers l’humour ou les formats “sketchs” pour aborder le quotidien du personnel navigant. Le but : mêler authenticité et proximité, tout en restant respectueux des contraintes liées à leur fonction.

À quels risques faut-il rester attentif ?

Rendre public ce que l’on vit dans l’aviation pose aussi des limites. Le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) salue l’initiative pédagogique, mais insiste sur la prudence : tourner à bord peut distraire ou exposer des informations sensibles du cockpit.

Du côté du Syndicat national du personnel navigant commercial (SNPNC), on rappelle que l’image prise à bord appartient, en grande partie, à la compagnie. Ainsi, filmer en uniforme et diffuser des contenus publics exige, en principe, l’accord de l’employeur, sous peine de sanctions disciplinaires — même si certaines compagnies tolèrent ou valorisent ces contenus, notamment lorsqu’ils sont positifs pour leur image.

Pour préserver leur anonymat et éviter toute association directe à leur employeur, certains professionnels floutent les immatriculations d’appareils, ne dévoilent pas leur nom réel ou préfèrent tourner en “tenue neutre” hors contexte d’embarquement.

Pourquoi ces vidéos rencontrent-elles un tel succès ?

Le métier de pilote ou de membre d’équipage intrigue car il sort de l’ordinaire. Pour beaucoup, l’idée de “travailler dans les nuages” sonne comme une aventure lointaine, presque romantique. Dans les réseaux, la curiosité du public trouve un exutoire dans des récits concrets et sensibles : les aléas d’une escale, le rythme de travail, les contraintes internationales.

Les créateurs eux-mêmes affirment que faire découvrir une réalité moins “polie” mais plus sincère est une façon de rapprocher le grand public de leur métier — de le démystifier plutôt que de le glorifier.

 RTBF Actus, 29 septembre 2025


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