Mme Alexandra Balikdjian,
Assistante en laboratoire de psychologie

Interview réalisée en janvier 2009

Assistante au Laboratoire de Psychologie du Travail et Psychologie Economique (LAPTE) de l'ULB. 

Quel a été votre parcours scolaire et professionnel ?

J'ai fait un master en Sciences psychologiques (orientation Psychologie industrielle et commerciale) à l'ULB. Au terme de mes études, j'ai été engagée comme assistante mi-temps et chercheuse mi-temps au sein du LAPTE. Depuis 2009, je suis assistante à temps plein au Laboratoire et j'effectue une thèse en psychologie économique. Outre mes activités de recherche, j'encadre des travaux pratiques et je supervise les stages.

Quel est le thème de votre thèse ? Pouvez-vous nous la présenter ?

Je réalise une étude approfondie de comportements du consommateur, et plus particulièrement les achats impulsifs et compulsifs. Ceux-ci peuvent parfois apparaître comme une pathologie et peuvent éventuellement avoir des conséquences graves, pécuniaires par exemple.

J'essaie néanmoins de montrer dans ma thèse que ce processus de décision rapide peut être tout aussi fonctionnel qu'une décision plus rationnelle, plus réfléchie.

Quelle est votre méthode de travail pour cette thèse ?

Les méthodes sont variées. Cela va de l’expérimental à l’étude quantitative.

Par exemple dans ma première expérience, j'ai invité des sujets à venir au Laboratoire afin de participer à une expérience d’achat par correspondance via catalogue. Ensuite, j’ai étudié leurs attitudes par rapport à leurs achats.

Sur quels domaines ont porté vos travaux antérieurs pour le Laboratoire ?

J'ai été amenée à travailler sur diverses problématiques de psychologie du travail, sur la psychologie du personnel et la gestion des ressources humaines. Ce thème est consacré à l'étude des trois grands moments de la gestion des ressources humaines qui intéressent le psychologue du travail : le recrutement, la formation et l'évaluation du personnel. Il traite encore des nouvelles perspectives issues des modifications technologiques et économiques dans l'entreprise comme la flexibilité du personnel ou la culture d'entreprise.

Pouvez-vous nous expliquer plus précisément une de ces études ?

Le stress au travail. Il s'agissait d'une étude confiée à l'ULB. Comment améliorer les conditions de travail pour que celles-ci soient plus satisfaisantes pour les employés ? Nous avons procédé à un échantillonnage, nous avons rencontré les employés lors d’entretiens individuels, nous leur avons posé des questions relatives à leur bien-être au travail, à leurs conditions de travail et ensuite nous avons procédé à des analyses de contenu de ces entretiens pour finalement soumettre à la direction des recommandations en vue d’améliorations. Cette étude a duré près d'un an.

Vous avez également publié des articles ?

C'est exact. Il s'agit d'ailleurs d'une exigence académique. Les recherches doivent être diffusées. J'ai notamment publié dans une revue scientifique internationale, une étude comparative du comportement d'achat impulsif, mon thème de prédilection, des consommateurs bruxellois et new-yorkais. En voici l'abstract de l'article : "Dans un contexte de transformation des habitudes de consommations, il est important de comprendre les mécanismes sous-jacents au comportement d’achat. Dans nos pays, la consommation de biens matériels a beaucoup changé au cours du siècle passé. Nous avons glissé de l’achat pour satisfaire les besoins vitaux vers des achats pour exprimer son statut ou son identité. Les achats se font de manière moins planifiée et moins contrôlée. Certains achats seront effectués de manière impulsive. L’objet de cette recherche est de mesurer l’impact des styles d’achat et de l’influence sociale sur le comportement d’achat impulsif de vêtements dans une perspective interculturelle. Les résultats montrent que le style d’achat ainsi que la valorisation au sein du groupe d’appartenance de l’achat de vêtement de mode a un impact sur l’achat impulsif."

Qu'est-ce qui vous plaît dans vos travaux de recherche ?

La grande liberté d'action quant à la méthodologie que je peux employer. La variété des études également.

Et ce qui vous plaît le moins ?

La précarité du statut de chercheur, l'incertitude planant sur son avenir qui est souvent lié aux commanditaires.

Justement, comment voyez-vous votre avenir professionnel ?

Durant ma thèse, que je présenterai dans deux ans, mon avenir immédiat se situe à l'ULB en tant qu'assistante. Après, j'ignore encore ce que je ferai. Peut-être un post-doctorat (je serai alors repartie pour trois ans de recherche) ou travailler dans une organisation non académique (en entreprise) n'est pas non plus à exclure.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.