Kevin H.,
Militaire Air Traffic Control
Interview réalisée en décembre 2022 |
Pourquoi avez-vous choisi ce métier ?
J’ai toujours eu envie d’intégrer l’armée. J’ai également toujours adoré tout ce qui était en lien avec l’aviation, de près ou de loin. Je voulais un métier qui bouge, sans routine, avec des défis tous les jours : quoi de mieux que l’armée pour mêler à la fois challenge et passion ?
A quoi sert votre fonction ?
Mon but est de sécuriser au maximum le trafic aérien de l’armée belge. Nous travaillons en collaboration avec toutes les équipes de l’armée de l’air.
Comment se déroule la journée d’un militaire Air Traffic Control ?
Les journées se suivent et ne se ressemblent pas ! Mais disons que nos tâches principales sont l’inspection du matériel, la communication avec les pilotes, la partage d’informations sur d’éventuels changements par rapport aux consignes de sécurité… Les missions qui m’animent le plus sont les missions de sauvetage : nous intervenons dans des missions de recherche, quand des avions sont disparus ou en détresse. Nos horaires sont assez variables, car, contrairement à l’aviation civile, les missions des pilotes ne sont pas régulières.
Vous travaillez de plus en plus avec les contrôleurs aériens du secteur civil ?
Oui, en effet. Récemment, il y a encore eu un accord entre la Défense et Skeyes dont le but est de réellement intégrer les militaires dans l’exécution de certaines missions civiles. Nous allons donc gérer ensemble un espace aérien. C’est une bonne chose car cela permet une meilleure coordination dans nos missions respectives. Cependant, nous espérons ne pas nous retrouver au milieu des tensions qui agitent le secteur des contrôleurs aériens dans le civil pour l’instant. Cette collaboration était cependant nécessaire et importante. Nous coopérions déjà beaucoup avant cela, mais au moins, maintenant, c’est officialisé. Cela fait plusieurs mois que nous travaillons avec le secteur civil pour développer des systèmes de contrôle commun.
En quoi consiste votre travail avec les pathfinders[1] ?
Notre travail consiste à évaluer et à assurer la sécurité des zones d’atterrissage tactique. Nous étudions des zones d’atterrissage qui sont peu fréquentées, nous évaluons les distances, nous analysons les conditions météorologiques… L’intervention de mon équipe est importante car les contrôleurs aériens de l’armée ont une très bonne connaissance de l’espace aérien. Il est d’ailleurs question de renforcer le travail avec les pathfinders.
Quel est l’avantage de travailler à l’armée en tant que contrôleur aérien ?
Avant d’être militaire Air Trafic Control, on est militaire tout court ! On expérimente la vie à l’armée, l’esprit d’équipe, l’adrénaline… L’armée propose aussi de bonnes conditions de travail. On a aussi l’opportunité de travailler avec un matériel de pointe, avec des radars ultra sophistiqués.
Il faut parler plusieurs langues pour faire votre travail ?
Oui ! Il faut comprendre et parler parfaitement l’anglais. Il faut également parler le néerlandais : l’Air Traffic Control Center se trouve à Semmerzake, en Flandre. Une grosse partie de mes collègues est néerlandophone. Nous ne communiquons presque pas en français, même entre nous.
[1] Les pathfinders sont des parachutistes chargés de reconnaître des zones d'atterrissage permettant de préparer des largages de matériel ou de personnel.