Olivier Brisebois,
Responsable de l’équipe des électromécaniciens

Interview réalisée en mars 2021

Pouvez-vous retracer brièvement votre parcours scolaire ?

J’ai suivi une formation d’Electromécanicien A2, en technique de qualification. Par la suite, j’ai étudié la mécanique automobile en cours du soir.

Quelles ont été vos expériences professionnelles avant votre emploi actuel ?

J’ai d’abord travaillé pour l’entreprise Electrabel (devenue Ores maintenant). Pendant 6 ans, j’ai ensuite exercé en tant qu’électromécanicien de maintenance dans le domaine pharmaceutique.

Après cela, j’ai été engagé à la distribution d’eau.

Pourquoi avoir choisi ce métier ?

Le secteur de la production d’eau est très différent du domaine pharmaceutique. Mon métier me permet de travailler en extérieur sur divers sites. Il est très varié. Je touche à la fois à l’électricité et à la mécanique.

En quoi consiste votre travail ? 

J’effectue de la maintenance préventive. Par exemple, une fois par semaine, je m’occupe du traitement de déferrisation qui consiste à enlever le fer de l’eau grâce à des réactifs. Je suis chargé également du dosage de chlore. Par ailleurs, je réalise beaucoup de dépannages. Il arrive fréquemment qu’une équipe en charge de rechercher les fuites dans les conduits me prévienne si une pompe fait un bruit suspect ou n’a pas pu redémarrer. De plus, nos installations (châteaux d’eau et stations de pompage) sont équipées d’automates. Ceux-ci nous envoient des alarmes automatiques, en cas de déclenchement électrique ou de déclenchement thermique de pompes.

Quels sont les aspects positifs et négatifs de votre profession ?

Le côté positif est la variété de mon travail. Je vois des paysages différents tous les jours. Les travaux sont très diversifiés : interventions sur une pompe, sur un coffret électrique, etc. J’aime également rendre service aux gens.

Le côté plus négatif est d’assurer des gardes.

Selon vous, quelles sont les qualités requises pour exercer ce métier ?

On se retrouve souvent seul devant une panne. Il faut avoir l’esprit d’initiative et de bonnes capacités d’analyse. Parfois, on pense que c’est la pompe qui ne donne plus assez de débit, alors qu’en fait, le problème est peut-être dû à une grosse fuite en voirie. Il est important de toujours bien étudier le terrain.

De plus, il faut aimer le contact humain. En effet, quand on intervient sur un site, il arrive parfois qu’un riverain vienne à notre rencontre pour nous demander s’il est normal que l’eau sente le chlore.  On lui explique que ce n’est pas parce qu’elle a une odeur de chlore qu’elle n’est pas potable.

En cas de grosses pluies, dans certains captages plus sensibles, l’eau peut être un peu trouble. Des habitants nous appellent donc parfois car ils trouvent leur eau sale. Dans ces cas-là, on se déplace et on prend un échantillon que l’on fait analyser au laboratoire. Cela permet de rassurer les personnes.

Avec qui collaborez-vous ? Est-ce un travail d’équipe ?

En journée, si une intervention est à réaliser dans un endroit dangereux ou sous tension, je m’y rends avec un autre collègue. Je travaille aussi avec d’autres corps de métiers comme des plombiers, qui changent des vannes, raccordent des tuyaux en voirie ou nous aident à monter de nouvelles pompes. Lorsqu’on est de garde, on travaille seul ou avec un autre collègue (chercheur de fuites ou fontainier).

Quelles sont vos conditions de travail ? 

J’ai des horaires classiques, de journée.  Par contre, une semaine sur cinq, je suis de garde la nuit et le week-end. Il faut compter en moyenne 2-3 sorties par semaine de garde. Si une alarme se déclenche en pleine nuit, il faut intervenir tout de suite pour éviter que des personnes ne se retrouvent sans eau. Les problèmes surviennent surtout quand il y a de l’orage.

Nous entretenons environ 150 ouvrages. Mes lieux de travail sont variés : stations de pompage, châteaux d’eau, etc. Il fait parfois très humide. En hiver, lorsqu’on est dehors, ce n’est pas toujours évident.

Portez-vous un équipement spécifique ?

Lorsqu’on travaille sous tension, nous portons un casque avec visière, des vêtements anti-feu en cas de projection d’arc électrique. Par ailleurs, tous nos outils sont isolés mille volts pour assurer notre sécurité.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui a envie de se lancer dans ce métier ?

Je lui dirais de ne pas hésiter si ce domaine l’intéresse. La variété du travail est beaucoup plus présente que dans une usine.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.