Par souci de lisibilité, nous avons pris le parti de ne pas écrire le féminin et le masculin du métier dans ce texte. Seul le titre est inclusif.

Le terme bioentrepreneur désigne le patron d'une « spin off [1] » dans le domaine de la biotechnologie. Il s'agit généralement d'un chercheur universitaire qui tente de valoriser ses découvertes ou son savoir-faire par le biais d'une société privée, en décrochant des fonds publics et privés. Il cumule dès lors deux casquettes : scientifique et entrepreneur.

En tant que chercheur en biotechnologie, le bioentrepreneur exploite de façon industrielle les sciences du vivant. Après avoir trouvé une technologie, un procédé ou une molécule susceptible d’être commercialisé, il cherche à en tirer profit. La recherche appliquée, le développement et la production en bioindustries sont orientées vers un ou des objectifs précis : mise au point de médicaments, de vaccins, traitement du cancer, amélioration des pratiques agricoles, résistance des animaux d'élevage à certaines maladies, élaboration de conservateurs alimentaires, gestion des déchets toxiques, mise au point de nouveaux procédés de fabrication, etc. Responsable de laboratoire(s), il réalise ou supervise des expériences et analyses afin d’assurer la qualité et l’évolution constante des produits développés.

En tant qu’entrepreneur, il est porteur de projet économique, prêt à prendre des risques pour développer l’idée ou le savoir-faire auquel il croit. Avant de se lancer, il effectue une étude de marché afin de s’assurer que l’idée est réalisable et correspond à un réel besoin. Ensuite, il formalise et traduit son projet en rédigeant un business plan ou plan d’affaires. Le bioentrepreneur démontre la viabilité de son plan d’affaires et en assure la promotion, par exemple auprès de son université, d’investisseurs potentiels, de banques ou de futurs partenaires scientifiques ou d’affaires. Une fois l’entreprise créée, il assume toutes les responsabilités qui incombent à un directeur ou patron : il détermine la politique commerciale, le financement, les actions marketing et publicitaires, le budget de fonctionnement, la stratégie de l’entreprise et sa mise en œuvre, les prestations, services ou produits proposés, leurs canaux de distribution ainsi que leurs tarifs. Il doit rassembler les moyens humains, financiers et matériels nécessaires au développement de son exploitation. Ses tâches administratives et de gestion prennent souvent le dessus sur le travail de recherche scientifique pure.

D’un point de vue légal, le bioentrepreneur doit absolument posséder des brevets sur la technologie ou sur la molécule sur laquelle il base les compétences de sa spin off.

 

[1] Petite entreprise fondée dans le sillage d’une université, pour exploiter une découverte ou un savoir-faire développé dans les laboratoires universitaires, mais avec des objectifs de rentabilité financière.

 

Compétences & actions

  • Posséder de vastes connaissances scientifiques (biologie, mais aussi mathématiques, physique et chimie)
  • Posséder des connaissances en gestion, marketing, gestion des ressources humaines et législation des entreprises
  • Lire et parler l’anglais et éventuellement d’autres langues étrangères
  • Coordonner et gérer toutes les facettes de son entreprise (comptabilité, finances, administration, logistique, équipements, vente, service clientèle, production)
  • Maîtriser les aspects scientifiques et techniques du produit ou du service offert par sa société
  • Comprendre son secteur d’activité et ses tendances
  • Identifier les opportunités et en tirer avantage
  • Développer constamment la croissance de son activité
  • Diriger des équipes
  • Recruter, former et évaluer son personnel
  • Gérer des projets de recherches
  • Résoudre des problèmes de nature scientifique et/ou managériale
  • Respecter le code d’éthique de la Recherche Scientifique en Belgique
  • Elaborer et communiquer sa vision d’entreprise
  • Chercher des fonds/financements
  • Capter et fidéliser une cible de consommateurs/clients
  • Rechercher et entretenir un réseau de partenaires
  • Assurer une veille du marché et de la concurrence
  • S’instruire continuellement et lire la littérature scientifique
  • Utiliser du matériel informatique et technique de pointe (bioinformatique, robotique, électronique, optique, etc.)

Savoir-être

  • Esprit d’initiative et créativité scientifique
  • Autonomie
  • Volonté, ténacité et persévérance
  • Audace et confiance en soi
  • Négociation et sens commercial
  • Anticipation, planification et stratégie
  • Organisation, logique et méthode
  • Rigueur et précision
  • Sens pratique et réalisme
  • Bonne communication et expression
  • Polyvalence
  • Flexibilité, adaptation et disponibilité
  • Goût du risque et du défi
  • Résistance au stress
  • Sens des responsabilités

Cadre professionnel

La biotechnologie est un secteur de recherche et d'activité industrielle avec un taux de croissance très élevé. Elle concerne de nombreux secteurs : industries pharmaceutiques, biomédicales, chimiques, biochimiques, cosmétiques, agroalimentaires, etc. Les scientifiques qui se lancent dans l'aventure d’une spin off ne lâchent pas pour autant immédiatement la recherche universitaire. Il est même courant de cumuler les deux fonctions. L'objectif du bioentrepreneur est, à terme, de s'émanciper du giron universitaire et de transformer sa spin off en véritable entreprise autonome et rentable.

Comme il cumule les responsabilités d’un chercheur et d’un entrepreneur, il partage son temps de travail entre laboratoire, bureau et usine/unité de production. Le bioentrepreneur dirige des équipes pluridisciplinaires pouvant comprendre des chercheurs, des ingénieurs, des techniciens de laboratoire, des ouvriers de production, du personnel administratif, etc. Il communique régulièrement avec de nombreux intervenants externes (clients, partenaires, fournisseurs, administrations, banques, experts scientifiques, experts juridiques, etc.). Il ne compte ni ses heures, ni ses déplacements. Ses revenus sont liés à la réussite de son entreprise.

Selon la nature des produits développés, lui et ses équipes peuvent être amenés à manipuler des composants dangereux et à porter des équipements de protection dans les laboratoires et unités de production.

Autre appellation : Entrepreneur·euse en biotechnologie

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