Par souci de lisibilité, nous avons pris le parti de ne pas écrire le féminin et le masculin du métier dans ce texte. Seul le titre est inclusif.

L’horticulteur maraicher est un professionnel des plantes comestibles et aromatiques. Il choisit les espèces et décide du plan de culture. Selon la variété à produire, il détermine le substrat approprié et les éventuels abris et supports à installer. Parfois, il se charge lui-même de la vente de ses produits, en magasin ou sur les marchés, comme vendeur ambulant.

Il prépare le sol, construit les serres et les tunnels puis sème les graines ou plante les plants. Il protège et soigne les plantes tout au long de leur croissance (ombrage, intempéries, qualité du sol, etc.). Il détecte les maladies, les carences nutritives ou la présence de parasites, de ravageurs ou de plantes adventices. Il arrose, épand de l’engrais et des produits phytosanitaires (fongicides, insecticides, herbicides) ou pratique la lutte intégrée [1]. Il installe et surveille les systèmes d’irrigation et d’antigel.

Faire pousser des légumes ou des plantes nécessite des gestes et des opérations techniques précises. Voici quelques-unes des activités quotidiennes du maraicher et leur explication. Bien entendu, certains de ces gestes sont aussi effectués par d’autres professionnels des végétaux, comme l’arboriculteur, le polyculteur ou le jardinier.

Le repiquage consiste à replanter un jeune plant issu d’un semis.

Le bouturage permet de multiplier une plante en sectionnant une partie pour la replanter.

Le marcottage désigne le fait d’enterrer une branche sans la couper. Le rameau, au contact de la terre, prend racine, devenant une nouvelle plante.

La greffe est une soudure d’un morceau végétal, le greffon, à un autre, le porte-greffe pour améliorer la résistance de la plante, ou ses fruits, ou créer une nouvelle variété.

Le buttage consiste à faire une butte pour favoriser le maintien des plants pendant leur croissance.

Le clipsage désigne le fait de fixer les plantes sur un support ou un fil.

Le sarclage indique l’action de gratter la terre pour en enlever les mauvaises herbes.

Le binage consiste à travailler la surface de la terre pour casser la croute qui se forme naturellement, l’ameublir et l’aérer.

L’horticulteur-maraicher empote, rempote, effeuille, taille, pince, éboutonne, ébourgeonne, transplante, fertilise, applique des régulateurs et des tuteurs. Il entretient les parcelles pendant et entre les cultures. Lorsque les légumes sont arrivés à maturité, il les récolte, les trie, les conditionne, les étiquette, les stocke et les vend. Il prépare les commandes, charge le véhicule et livre ses légumes.

L’horticulteur ne s’occupe pas que des plantes. Il entretient et nettoie le matériel et les installations. Il désinfecte les équipements. Eventuellement, il effectue de petits travaux de maçonnerie, de plomberie, de chauffage ou de vitrage. Il prélève et enregistre des données sur ses cultures et leur évolution. Il se tient informé des nouvelles techniques. Dans les grandes exploitations, nombre des tâches sont désormais informatisées, du moins pour les cultures en serre. Il utilise alors un ordinateur qui gère les apports d’engrais, d’humidité et de lumière.

S’il est indépendant, il se charge aussi de la gestion des stocks, de la comptabilité, des aspects administratifs et financiers de la production horticole. Pour vendre sur les marchés, le maraicher doit se munir d’une carte de vente ambulante délivrée par la Banque Carrefour des Entreprises (BCE). Comme tout producteur de denrées alimentaires, il doit organiser lui-même le contrôle au sein de son entreprise afin de garantir la conformité de ses produits aux exigences dictées par l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA). Cette dernière veille au respect des principes repris dans les règlements européens et délivre des agréments et des autorisations aux producteurs. L’inspection concerne la traçabilité et la qualité des produits, l’hygiène, les maladies, les produits phytosanitaires utilisés, l’étiquetage, le calibrage, la composition chimique, la radioactivité mais aussi les infrastructures et le personnel.

L’adaptation de l’exploitation aux normes en vigueur (contrôles, autorisations, demandes de subventions, etc.) représente une quantité non négligeable de travail. Autant de points qui garantissent à la fois la qualité de ses produits et de son travail, une source de revenus supplémentaires dans certains cas, mais aussi des entraves dans le développement de son activité.

 

[1] La lutte intégrée consiste à protéger les cultures en limitant le recours aux produits chimiques phytopharmaceutiques et en favorisant la combinaison de mesures biologiques, physiques et culturales. Vous trouverez plus d’informations dans le paragraphe relatif à l’agriculture biologique dans l’introduction.

 

Compétences & actions

  • Connaissance des techniques horticoles
  • Notions de biologie et de physiologie des végétaux
  • Connaissance des logiciels spécialisés
  • Connaissance du marché
  • Compétences de gestion
  • Connaissances en comptabilité
  • Manipulation et entretien des équipements : bêche, tracteur, semoir mécanique, rempoteuse, motoculteur, tondeuse, scarificateur, taille-haie, taille-bordure
  • Conduite d’un véhicule
  • Conduite de petit matériel horticole

Savoir-être

  • Respect des normes d’hygiène et de sécurité en vigueur
  • Souci de l’environnement
  • Amour de la nature
  • Esprit d’entreprise
  • Capacité d’adaptation
  • Sens de l’observation
  • Sens des décisions
  • Dextérité
  • Bricoleur
  • Bonne condition physique

Cadre professionnel

Son travail est manuel, souvent répétitif et s’exerce parfois en équipe. Ses gestes doivent être précis et assurés. Tout dépend du légume cultivé mais aussi du choix de production (biologique, artisanale ou intensive) et de la saison. Un maraîcher qui fait pousser des racines (comme le panais, la carotte ou le navet) travaille dans des postures peu confortables, courbé ou agenouillé alors que le producteur de haricots verts, par contre, reste debout, puisque les haricots sont grimpants. Un maraîcher qui cultive les choux sera en plein air par tous les temps alors qu’un producteur de tomate, de poivron ou d’aubergine passera son temps confiné dans une serre chauffée et humide. Un maraîcher non bio manipule des produits qui peuvent être toxiques. Son travail est rythmé par les saisons, bien que ces dernières aient de moins en moins d’impact puisque nombre de cultures sont sous serre. Il peut travailler le week-end et les jours fériés.

Autre appellation : Producteur·rice de légumes/de pommes de terre

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