Dimitri Colignon,
Conducteur d’autobus

Interview réalisée en juin 2023

Comment êtes-vous devenu conducteur d’autobus ? 

Par hasard ! Ce n’était pas une vocation… Pendant mes études en Gestion des Ressources Humaines, j’ai effectué un stage au TEC Namur. Je me plaisais vraiment beaucoup dans cet environnement. Lorsque j’ai appris qu’un examen d’entrée se préparait pour devenir conducteur, j’ai postulé, sans réelle ambition au départ, juste pour voir comment se déroulait un entretien d’embauche, mais comme j’ai été très bien classé et qu’il y avait un boulot stable à la clé j’ai foncé ! Et désormais, après plusieurs années de conduite, je forme les futurs conducteurs. 

Quelles lignes avez-vous empruntées ?  

Lors des premières années, j’étais « hors-série », c’est-à-dire que je n’avais pas encore de lignes attitrées. L’horaire et la ligne étaient donc variables chaque jour, en fonction des besoins du service. Je pouvais donc faire des matins, des après-midis, ou des coupures (un peu le matin et l’après-midi). J’ai eu plus tard l’opportunité d’avoir des lignes attitrées : Namur centre, Eghezée, Jemeppe-sur-Sambre et Mettet. 

Comment s’organisait votre planning ? 

J’avais des jours de congé en semaine, mais en contrepartie je devais travailler certains week-ends. Je recevais mon horaire du contrôleur le 20 du mois précédent. Lorsqu’il fallait remplacer un collègue absent, on essayait de m’en informer le plus vite possible.  

Concrètement comment s’organise une journée type d’un conducteur de bus ? 

Il faut arriver au dépôt bien avant son début de service afin de prendre connaissance du véhicule qui nous est attribué, consulter la feuille avec l’horaire à respecter, vérifier les éventuelles déviations sur les lignes et faire une dernière vérification de son véhicule avant de prendre la route. A la fin du service, nous avons aussi quinze minutes pour ranger l’autobus, remettre son rapport et sa recette. 

Hormis la conduite du bus et la délivrance des titres de transport, quelles étaient vos autres tâches ? 

Vérifier le bon état de marche des autobus, les nettoyer et effectuer le plein d’essence.   

En quoi la liaison radio avec le dispatching est importante ?  

C’est un gage de sécurité. Nous pouvons faire appel à la centrale lors de tout événement inhabituel au service : une panne, une déviation inopinée, un accrochage, lorsqu’un passager est malade ou turbulent ou encore lors de fraudes constatées telles que le non-paiement du billet. Il y a un message pour chaque événement dans notre ordinateur de bord. Nous pouvons communiquer par téléphone ou par message selon la situation. 

La profession a-t-elle évolué ces dernières années ? 

Effectivement avec les années les chauffeurs sont beaucoup moins livrés à eux-mêmes. L’évolution des technologies leur permet de communiquer plus facilement vers l’extérieur. Le confort des chauffeurs et des passagers a aussi beaucoup évolué. Et depuis quelques années, les chauffeurs doivent délivrer de moins en moins de titres de transport. 

Qu’est-ce qui vous plait dans ce métier ? 

La conduite en elle-même essentiellement. Mais j’avais aussi la satisfaction de rendre service à la population en les menant au travail, à l’école, au supermarché, etc. Car tout le monde n’a pas la chance d’avoir un véhicule ! 

Comment devient-on contrôleur des titres de transport ?  

Après quelques années d’expérience de conduite, un chauffeur peut envisager d’exercer cette fonction, mais elle ne lui sera accessible qu’après réussite d’un examen. 

La TEC recherche-t-il beaucoup de conducteur de bus ?  

Effectivement, nous recherchons en permanence des conducteurs, de tout âge. Le profil idéal est une personne ponctuelle, honnête et capable de garder son sang-froid.

Avez-vous l’une ou l’autre anecdote ? 

Il y aurait de quoi écrire un livre là-dessus ! J’ai eu plusieurs fois des fous rires avec des passagers !

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.