Mr Gillard, Kinésithérapeuthe

Interview réalisée en janvier 2005

Quel est votre parcours professionnel ?

J’ai d’abord travaillé 2 ans en ne faisant que des déplacements au domicile des patients puis j’ai acheté une maison dans laquelle j’ai ouvert un cabinet. C’est comme cela que je me suis créé une clientèle aussi bien en travaillant à domicile mais aussi dans des clubs sportifs ou en faisant des remplacements dans les hôpitaux.
Actuellement, je travaille seul comme indépendant et je sous-loue mon cabinet à un autre kiné. Ceci permet d’assurer une présence en cas de vacances par exemple.

Où peut-on travailler quand on est kinésithérapeute ?

On peut très bien travailler en milieu hospitalier tout en ayant une clientèle privée mais aussi en maison de repos, dans un club sportif, etc.

Comment se déroule une journée de travail ?

Je travaille généralement de 8h30 à 15h. Cela fait 17 ans que j’exerce. Avant, je pouvais travailler jusque 19h/20h mais aujourd’hui il y a moins de travail depuis que le quota de séances de kinésithérapie remboursées aux particuliers est passé de 60 à 18 par an. Je ne parle pas ici des pathologies lourdes qui donnent droit à des séances illimitées. Mais le fait d’avoir limité des pathologies courantes comme, par exemple, l’arthrose peut créer de gros problèmes. Les patients doivent "gérer" leur nombre de séances au détriment d’une souffrance, qui elle, par définition, n’est pas gérable ou programmable.

Existe-t-il des spécialités en kinésithérapie ?

Oui, bien sûr. On peut se spécialiser à certaines techniques comme l’urogynécologie, la rééducation pré et postnatale, la kiné sportive, l’ostéopathie, la kiné équine, etc.

Par rapport justement à la formation, pensez-vous qu’elle soit en adéquation avec votre métier ?

Pas tout a fait. Personnellement je ne trouve pas normal que, pour bien exercer, il faille encore suivre des cours, souvent très chers, pour notamment acquérir des techniques qui n’ont pas été enseignées durant la formation.

Quelles sont les qualités nécessaires à votre profession ?

Avoir un bon contact avec les gens, une bonne condition physique et une certaine force physique selon les cas de rééducation. Si, par exemple, on réapprend à marcher à une personne qui pèse 100 kg, il va de soi qu’il faut pouvoir la soutenir.

Installer un cabinet nécessite un gros investissement ?

Tout cela est relatif, il faut au minimum une table de travail. Si vous achetez une table électrique, qui permet déjà de soulager votre dos, le montant peut s’élever à 2.500 €.
Il y a bien sûr aussi d’autres appareils dont l’achat n’est pas obligatoire. 

Y a-t-il pléthore de kinés en Belgique ?

Oui, j’ai l’impression que l’on s’occupe de ce problème seulement maintenant.
Légalement, le nombre de cabinets de kinés n’est pas limité mais le boulot manque parce que, d’une part, nous sommes trop nombreux et d’autre part, les séances de kiné remboursées sont limitées.

Le métier a-t-il changé ces 10 dernières années ?

Pas vraiment, même si les techniques ont évolué. Nous n’avons pas de formation "obligatoire" mais il est bien utile de participer à certains colloques. En soi, non, le métier n’a pas vraiment changé en 15 ans.

Quels sont les avantages et les inconvénients de votre profession ?

Avantage(s) : le contact avec les gens, la satisfaction de pouvoir les aider. C’est aussi un métier très varié où l’on bouge beaucoup 

Inconvénient(s) : autant le savoir : il ne faut pas faire ce métier pour devenir riche.

Un conseil à donner à une personne intéressée par ce métier ?

Comme pour tout : de bien réfléchir. Être kiné, c’est aimer le contact avec les gens. Je parle de toucher. ça a l’air d’une évidence lorsque l’on envisage le métier mais ce n’est pas que masser. Le contact avec la peau n’est pas toujours agréable. Vous savez, l’hygiène corporelle ce n’est pas encore évident pour tout le monde ! Mais il faut reconnaître que c’est moins lourd que pour les infirmiers.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.