Batelier-matelot, un métier aux portes ouvertes où c’est encore le ciel qui mène la danse

Sur les rives de la Meuse, non loin du fort de Huy, le mot « navigation » prend tout son sens. Ici, l’eau devient une salle de classe géante : bienvenue à bord d’un bateau-école de 34 mètres, où l’on apprend un métier à la fois discret et vital.

À bord, le vocabulaire de la navigation s’impose immédiatement : bâbord, tribord… et surtout : « au centre du courant », car c’est là que le navire circule le mieux. Les fondamentaux, comme l’amarrage, sont non seulement enseignés, mais demeurent incontournables, insiste Philippe, responsable du bateau-école et frère de Pascal, passion partagée en famille.

Le batelier dépend de la météo : un ciel clément et une brise légère offrent des conditions idéales, tandis que vent, brouillard ou courants capricieux transforment la navigation en défi. Pour préparer les élèves à toutes les situations, un simulateur reproduit des conditions extrêmes — tempêtes, visibilité quasi nulle — pour pouvoir apprendre la navigation radar sans risque.

Une voie professionnelle durable, mais peu de places de formation

Le secteur fluvial, en plein essor, cherche activement des professionnels diplômés : transport de marchandises, logistique, passagers… les perspectives sont concrètes. Pourtant, il n’existe qu’une seule école francophone en Belgique qui délivre cette formation. Les élèves y trouvent généralement une embauche avant même la fin du cursus.

Les bateliers modernes allient gestes éprouvés à une technologie de pointe. Entre le maniement précis des amarres et les outils numériques — radar, simulateurs —, cette profession reprend vie sous les auspices de l’écologie et du numérique.

Offrant une combinaison rare d’héritage maritime, de technicité et d'ouverture écologique, le métier de batelier-matelot incarne un renouveau maritime. Dans un monde où la voie d’eau regagne de l’importance, les nouvelles générations de navigants ont l’embarcadère grand ouvert.

RTBF Actus, 27 août 2025