Comment le test tuera de futurs médecins dans l’œuf
Posté le 12/12/2016 — Actualité précédente / suivante |
La Fédération Wallonie-Bruxelles devrait organiser un examen d’entrée pour les études de médecine dès la rentrée 2017. Ce test sera censé sélectionner les meilleurs éléments pour écarter ceux qui n’ont pas le niveau.
Une nouvelle étude, réalisée par des chercheurs des Universités de Mons et de Bruxelles, révèle que les résultats des étudiants en sciences dures (math, chimie, physique) sont très peu prédictifs des résultats obtenus au terme de la dernière année de stages et compétences cliniques. Cette étude est l’aboutissement de trois études qui ont suivi pendant toute leur scolarité les résultats d’étudiants en médecine qui avaient fait l’objet d’une sélection en fin de troisième année par rapport à des étudiants « non triés ».
Une des trois études montrait que parmi ceux qui réussissent bien les cours de sciences dures, un tiers des étudiants régressent au cours de leur cursus. Le deuxième tiers est constitué des « cadors » en sciences et qui ont réussi haut la main les cours de sciences de première année… tandis qu’ils arrivent péniblement au terme de leurs études finales, bien davantage orientées vers la pratique médicale. Enfin, le dernier tiers est encore plus déstabilisant: tout juste satisfaisant sur les matières scientifiques « de base » de l’ex-première année, les voilà en tête des résultats de fin de formation. Or, dans un système comme celui que le gouvernement francophone va mettre en place pour limiter le nombre d’étudiants, ce sont ceux-là qui risquent d’être classés en queue de peloton, au risque de les voir renoncer à leur perspective de devenir médecins.
Le Soir, 12 décembre 2016