Par souci de lisibilité, nous avons pris le parti de ne pas écrire le féminin et le masculin du métier dans ce texte. Seul le titre est inclusif.

Le sous-officier plongeur-démineur est un militaire qui travaille au sein de la composante Marine de la Défense dans le département « Opérations ». Le bateau auquel il est généralement affecté est le chasseur de mines, même s’il lui arrive de travailler sur d’autres paquebots lors de missions conjointes. Sa particularité est dans son expertise : il s’agit d’un militaire qui dirige une équipe de matelots spécialisés dans la plongée et la neutralisation des engins explosifs. Son rôle est d’explorer les profondeurs de la mer afin de désamorcer (la plupart du temps à distance) les mines et bombes de la Seconde Guerre mondiale, afin de sécuriser les mers (et, par conséquent, permettre à un nombre important de bateaux de pêcheurs, de paquebots marchands ou de voyageurs de naviguer en sécurité). Il travaille toujours en équipe. 

Le sous-officier plongeur-démineur est aussi chargé, en collaboration avec son équipe, de réaliser des « travaux sous-marins » comme des soudures, des assemblages, des découpages. Il assure la sécurité du navire en vérifiant, par exemple, s’il n’a pas été piégé par des bombes lors de missions à l’étranger. Il va donc inspecter les hélices, le dessous du paquebot, les aérations, en faisant parfois face à des difficultés comme le manque de visibilité. Le plongeur-démineur est un explorateur des fonds marins et un garant de la sécurité du navire. En tant que sous-officier, il est chargé d’analyser les ordres, de les transmettre et de coordonner le travail de son équipe. Il fait également de l’observation. 

Il s’agit donc d’un métier à risque qui nécessite une formation exigeante, une grande précision, et une très bonne condition physique. L’équipement très spécifique du plongeur lui garantit cependant une certaine sécurité : il est équipé de scaphandres, d’appareils respiratoires démagnétisés permettant de ne pas déclencher les mines sur lesquelles ils travaillent. Les mines sont en effet très sensibles aux bruits, aux mouvements et aux vibrations.

Si le sous-officier plongeur-démineur est considéré comme le spécialiste en matière de sécurité et de désamorçage, la bonne réalisation de ses missions est également le fruit d’un travail d’équipe minutieux. Chaque membre de l’équipage est un maillon du processus qui mène à la neutralisation réussie des mines. La centrale détecte les contacts qui pourraient être des mines, ensuite, l’équipe service nautique envoie un robot spécial (appelé SeaFox Mine Disposal Unmanned Underwater Vehicle – UUV) pour analyser le contact et déterminer s’il s’agit bien d’une mine.

Le navire est un lieu de vie où chaque matelot doit faire preuve de solidarité. Tous travaillent en collaboration pour que la vie sur le paquebot soit la plus agréable et la plus fonctionnelle possible. Régulièrement, le sous-officier plongeur participe donc avec son équipage à des exercices de sécurité qui doivent être maîtrisés à 100% : simulations d’incendie, d’homme à la mer, d’attaque ennemie, etc. Ces exercices font partie des activités principales de tout matelot, quel que soit leur grade ou leur spécialisation. Comme le reste de l’équipage, il veille également au bon entretien du navire et effectue des manœuvres telles que l’amarrage et l’appareillage. Il a également une bonne connaissance des moyens de communication propres aux navires de la Défense belge.

Au cours de sa carrière, le matelot alterne les périodes « à bord » et les périodes « à quai ». Quand ils sont à quai, les démineurs aident à l’entretien du navire ou travaillent dans d’autres institutions de la Défense (instruction, administration, services portuaires…).

 

Compétences & actions

  • Diriger son équipe et coordonner les tâches des matelots plongeurs
  • Transmettre ses connaissances et son expérience aux matelots plongeurs
  • Identifier et reconnaître les différents types d’explosifs 
  • Neutraliser et désamorcer les explosifs 
  • Explorer les fonds marins
  • Entretenir et maîtriser les différents équipements (appareils respiratoires, scaphandres, etc.)
  • Réaliser des travaux de soudure, d’assemblage et de découpage
  • Participer aux exercices de sécurité
  • Garantir la sécurité de l’équipage

Savoir-être

  • Leadership
  • Excellente condition physique et bonne endurance
  • Confiance en l’équipage et en ses partenaires
  • Esprit d’équipe 
  • Organisation, rigueur et structure 
  • Détermination
  • Maîtrise de soi 
  • Disponibilité 
  • Flexibilité 
  • Bonnes capacités d’analyse
  • Pied marin 
  • Goût des voyages 

Cadre professionnel

Si le cadre professionnel des militaires est assez particulier, celui d’un matelot de la Marine l’est encore plus. Il s’agit d’une expérience de vie autant que d’une expérience professionnelle. Le sous-officier plongeur-démineur travaille généralement sur l’un des chasseurs de mines de la Défense belge. Les missions dans la Marine peuvent être très longues (on considère que les matelots et sous-officiers peuvent être sollicités jusqu’à 8 mois par an). Les escales pendant les missions permettent cependant de découvrir de nouveaux pays et de nouvelles cultures. Lorsqu’il est à quai, le matelot plongeur-démineur peut aussi travailler dans un des organismes de la Défense (instruction, administration, services portuaires, sécurité, etc.). 

Il va également de soi qu’il faut avoir le pied marin. Tous les matelots, quel que soit leur grade, sont soumis à des horaires et à un environnement de travail parfois rudes. Les journées et nuits de travail sont rythmées par des intempéries et des bruits de moteur. Les espaces de vie communs sont plutôt exigus. Les exercices auxquels tous les matelots doivent participer sont parfois inattendus : il peut arriver d’être réveillé au beau milieu de la nuit pour participer à un exercice incendie. Les horaires sont donc particuliers. Il faut être capable d’agencer sa vie personnelle. 

Puisque ces conditions de travail sont parfois compliquées, les matelots bénéficient d’avantages : primes, compensations financières, récupération des heures supplémentaires, 30 jours de congés par an, etc.

Conditions requises

  •  Avoir satisfait à l’obligation scolaire et ne pas attendre l’âge de 34 ans durant l’année d’incorporation ;
  • Être belge ou posséder la nationalité d’un pays de l’Union européenne, de l’Islande, du Liechtenstein, de la Norvège ou de la Confédération Suisse ;
  • Avoir une bonne condition physique ;
  • Etre titulaire du certificat de l’enseignement secondaire supérieur (CESS) ;
  • Réussir les tests d’admission de la Défense (test médical et sportif spécifique pour vérifier les aptitudes de plongeur). 

Formations

Il n’existe pas de formation spécifique pour se préparer à ce métier. .
Après avoir réussi les tests d’admission de la Défense, le candidat sous-officier devra, comme tous les militaires, suivre une formation militaire de base (phase d’initiation militaire) au Centre d’Instruction de base afin d’apprendre tous les aspects de la carrière militaire : règlements, discipline, armement et équipements, vie sur le terrain, tactiques, etc.

Ensuite, tout futur matelot participera à une formation de 4 semaines au Centre de Compétence de la Marine à Bruges pour apprendre la vie au bord du navire.
Afin de prétendre officiellement au grade sous-officier, il prendre également part à une instruction militaire de base pour cadres (Officiers et Sous-Officiers) à l’ESRO (Ecole Royale des sous-officiers).

Par la suite, il devra être formé pour devenir plongeur. Cette formation effective dure officiellement 4 ans (8 mois d’apprentissage et de cours théoriques, pour le reste, il s’agit surtout de stages). C’est seulement après ces 4 ans que le plongeur peut officiellement être déployé comme plongeur fonctionnel à bord. Une autre formation complémentaire d’un an doit également être suivie pour devenir démineur.
Suite à la formation, le candidat fera l’objet d’une période d’évaluation dans l’unité d’affectation.

Nous vous invitons aussi à découvrir les formations menant au métier Matelot plongeur·euse – démineur·euse.

Les liens formations-métiers sont mis à jour annuellement.

Autres appellations : Sous-officier·ère plongeur·euse militaire, Scaphandrier·ère

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