Quels métiers font encore rêver les Belges en 2025 ?

Posté le 28/03/2025  —  Actualité précédente / suivante

Rémunération, équilibre de vie, sécurité... À quoi tient l’attractivité d’un métier aujourd’hui ?

Une enquête récente menée par Randstad auprès de 3.000 Belges offre un éclairage intéressant sur la perception des différentes professions en 2025. Si l’ingénierie reste en tête du classement des métiers les plus attractifs, sa position semble moins dominante qu’auparavant. Dans un revirement notable, la chirurgie grimpe en flèche dans l’estime des répondants, se hissant à la deuxième place, juste devant la médecine.

Ce regain d'intérêt pour les métiers du bloc opératoire peut surprendre, surtout dans une époque où la jeune génération accorde une grande importance à la vie privée et au respect des horaires. Catherine Hubert, cheffe du service de chirurgie aux Cliniques universitaires Saint-Luc, s’étonne de ce résultat, soulignant que cette profession exige un engagement temporel intense, souvent incompatible avec les attentes contemporaines de flexibilité.

Le domaine de la santé dans son ensemble semble séduire : pharmaciens, vétérinaires et kinésithérapeutes figurent aussi parmi les professions les mieux perçues. À l’opposé du spectre, les métiers jugés les moins désirables sont ceux qui combinent dureté physique, risques et monotonie. Pêcheurs, livreurs à vélo, geôliers ou encore portiers occupent les dernières places du classement.

Mais pourquoi un métier est-il perçu comme attirant ? L’étude révèle que les critères majeurs sont toujours les mêmes : un bon salaire, un équilibre sain entre vie professionnelle et personnelle, de bonnes conditions de travail et une sécurité de l’emploi. Cependant, certains facteurs émergents révèlent une évolution des mentalités.

Le professeur Laurent Taskin, de l’UCLouvain, a analysé les motivations de travailleurs ayant changé d’emploi en 2022. Il relève que les aspects humains du management — bienveillance, reconnaissance et qualité de la gestion — prennent désormais une place importante dans le choix d’un poste, au même titre que les attentes plus traditionnelles comme le revenu.

Autre signal révélateur d’un changement de paradigme : le besoin de tranquillité a fortement gagné en importance, grimpant à la sixième place parmi les critères d’attractivité, alors que le besoin de relations sociales au travail décline. Le télétravail, autrefois synonyme de calme et de concentration, est aujourd’hui souvent perçu comme une simple extension de l’environnement de bureau, avec son lot d’interruptions numériques et de visioconférences à répétition. Résultat : le sentiment d’avoir perdu le contrôle sur son temps.

Face à ces constats, de nombreuses entreprises revoient leur copie pour ramener leurs collaborateurs au bureau, tentant de recréer des moments d’échange et de respiration. En filigrane, une transformation profonde du rapport au travail se dessine, où la quête de sens, de respect et de bien-être devient aussi essentielle que le salaire ou le statut.

 Le Soir, 28 mars 2025


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