Par souci de lisibilité, nous avons pris le parti de ne pas écrire le féminin et le masculin du métier dans ce texte. Seul le titre est inclusif.

Le conseiller en fusions-acquisitions guide les entreprises dans la réalisation d’opérations financières complexes : rachat de compagnies, cession de filiales, regroupement d’entités, restructurations, etc. Il intervient par exemple quand une société décide de croître en absorbant d’autres secteurs du marché, ou quand un entrepreneur souhaite interrompre et céder son activité. Dans ces cas de figure, il répond à un appel d’offres. Mais il peut aussi prendre l’initiative et prospecter en contactant directement les dirigeants pour leur proposer une opération qu’il aura préalablement développée. Ses clients sont des acquéreurs potentiels ou des vendeurs, mais il ne conseillera que l’une des deux parties dans un même dossier, sous peine de conflit d’intérêts. Les pouvoirs publics peuvent également faire appel à son expertise dans le cadre d’une privatisation [1].

Sa première mission consiste à identifier les opérations juteuses, ce qui nécessite d’être sans cesse à l’affût d’opportunités. Il détecte pour ses clients les cibles potentiellement les plus rentables ou les plus adaptées (synergies importantes) en suivant de près l’actualité du marché. Cette veille financière implique un travail constant de recherches : il s’informe de toutes les opérations en cours dans son secteur. Il analyse ensuite de long en large les bilans des entreprises, les comptes de résultat, la stabilité de leur structure financière, les qualités des dirigeants et chefs d’équipe et de nombreux autres paramètres afin d’estimer le potentiel de réussite de l’opération. Après avoir évalué les facteurs de risque, il pose un diagnostic et synthétise les informations recueillies. Il construit un dossier financier et juridique complet dont l’objectif est de démontrer l’intérêt stratégique de l’opération. Le montage des dossiers peut prendre plusieurs mois, sans aucune certitude de conclure l’affaire. Une fois ses propositions acceptées, le conseiller en fusions-acquisitions est mandaté pour suivre l’exécution de l’opération de A à Z. Il s’entoure alors de juristes, d’économistes et d’experts afin de piloter la transaction et de rédiger les protocoles d’accord et les contrats.

Il s’implique aussi dans les phases de valorisation, c’est-à-dire les processus de détermination de la valeur de l’entreprise achetée ou vendue. Ce calcul repose sur plusieurs méthodes d’estimation comme la valeur patrimoniale, la valeur boursière, les flux de trésorerie, etc. Le travail implique de comprendre les contraintes de son client tout comme les spécificités de l’activité concernée. Il doit faire preuve de tact et prendre en compte la notion de valeur sentimentale : faire comprendre à un dirigeant que son entreprise ne vaut pas forcément le prix de cœur qu’il y met, par exemple.

Le conseiller en fusions-acquisitions peut être généraliste ou spécialisé. Certaines banques organisent leur département fusions-acquisitions par spécialité, chaque collaborateur ne travaille alors que sur un type d’opérations ou sur un secteur spécifique : automobile, institutions financières, industrie, télécommunications, etc.

 

[1] Une privatisation est un transfert de la propriété d'une grosse partie, voire de la totalité, du capital d'une entreprise du secteur public au secteur privé.

 

Compétences & actions

  • Connaître les ficelles de l’économie, de la finance, du droit des affaires, du droit fiscal, du commerce et de la comptabilité
  • Comprendre les enjeux du monde économique, l’impact des taux de change et des politiques monétaires sur les groupes internationaux
  • Négocier et convaincre
  • Evaluer le prix des entreprises
  • Remporter des appels d’offres
  • Anticiper les obstacles éventuels
  • Développer des montages financiers complexes
  • Respecter les procédures juridiques
  • Entretenir un réseau de partenaires et un solide carnet d’adresses
  • Utiliser des logiciels informatiques, des bases de données et des progiciels [1] de marchés financiers
  • Parler plusieurs langues étrangères, dont l’anglais

[1] Un progiciel (mot-valise, contraction de produit et logiciel) est un logiciel applicatif généraliste aux multiples fonctions, composé d'un ensemble de programmes paramétrables et destiné à être utilisé simultanément par plusieurs personnes. Un progiciel est une sorte de « couteau suisse » du logiciel, vendu sur les marchés de masse : plusieurs outils dans un même instrument.

Savoir-être

  • Goût pour les chiffres et les affaires
  • Esprit d’analyse et de synthèse
  • Organisation et rigueur
  • Communication et contact aisés
  • Force de proposition
  • Intuition et curiosité
  • Compétitivité, stratégie et sens du risque
  • Réactivité et créativité
  • Persévérance et ténacité
  • Adaptation et flexibilité
  • Grande disponibilité et mobilité
  • Résistance au stress

Cadre professionnel

Le conseiller en fusions-acquisitions exerce comme employé ou comme indépendant. On le retrouve dans les banques d’affaires et d’investissement, dans les cabinets de conseil financier et cabinets de transmission, ou directement au sein de grandes entreprises. Les grands groupes peuvent employer leurs propres conseillers pour mener à bien leur stratégie.

Il dialogue avec de nombreux interlocuteurs : dirigeants d’entreprises, directeurs financiers, banquiers, experts-comptables, acquéreurs, avocats d’affaires, confrères, etc. Il s’entoure d’une équipe de spécialistes en droit, fiscalité, marchés financiers, etc.

Les horaires sont variables et très exigeants : certains dossiers impliquent de très longues journées voire de longues nuits de travail, y compris le week-end. Les déplacements sont fréquents, également à l’international.

Autres appellations : Analyste en fusions-acquisitions, Chargé·e d’affaires, Conseiller·ère en fusions-absorptions, Conseiller·ère Fusacq, Conseiller·ère M&A (Mergers and Acquisitions)

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