Par souci de lisibilité, nous avons pris le parti de ne pas écrire le féminin et le masculin du métier dans ce texte. Seul le titre est inclusif.

Le travail du géomètre est essentiel dans tout projet de construction. Il intervient dans l’étude d’aménagement urbain ou rural, le tracé de voies de communication, l’implantation de chantiers (terrassements, bâtiments, ouvrages d’art tels que des ponts, tunnels, barrages, etc.). Il participe également à des projets de recherche, à la cartographie, au développement de matériel topographique ou du système d’information géographique (SIG).

Lorsqu’un chantier est attribué au géomètre, celui-ci prend contact avec le client et se procure, auprès du bureau d’études, le dossier complet du projet comprenant les différents plans et calculs. Il l’analyse en détail afin de préparer son travail. Ensuite, il se rend sur le site pour effectuer un ensemble de relevés en planimétrie (mesures de surfaces) et en altimétrie (mesures de hauteurs). Il réalise les implantations qui consistent à reproduire, à l’aide de repères sur le terrain, les données de plans. Il effectue ces tâches grâce à différents appareils de mesures spécifiques : théodolite[1], télémètre[2], tachéomètre[3], niveau optique[4] ou système GPS. De retour au bureau, il traite, analyse et exploite l’ensemble des données à l’aide de différents logiciels informatiques en vue de réaliser les levés (créations de plans topographiques sur base des relevés sur le terrain), les cubatures (évaluations algébriques des volumes) et la gestion administrative du projet. Tout ceci complète le dossier technique nécessaire aux différents intervenants qui gèrent la réalisation d’un chantier. Le géomètre entretient des contacts très variés avec un grand nombre d’interlocuteurs tels que des chefs de projets, conducteurs de chantiers, chefs d’équipes, architectes, clients ou administrations communales et régionales. 

Dans certains cas, il crée un projet informatique spécifique permettant de programmer un ensemble de données utilisé par des engins de chantiers assistés par ordinateur. L’opérateur de l’engin peut ainsi se situer sur le chantier et suivre le travail à exécuter. Lorsque les travaux sont terminés, le géomètre effectue à nouveaux des relevés afin de réaliser les plans finaux. Ces plans sont appelés
« as built » ce qui signifie « tel que construit ».

S’il exerce en tant qu’indépendant, il est nommé « géomètre-expert ». Dans ce cadre, il identifie, délimite, mesure et évalue une propriété bâtie ou non, ainsi que les travaux qu’on y exécute. Lors d’une opération de bornage (délimitation de terrains), par exemple, il effectue l’enregistrement des documents signés par lui-même et les parties. Cette formalité donne légalement "date certaine" aux documents et en permet aussi la conservation, l'archivage et la publicité.

En plus des tâches de mesures, de relevés et d’implantation, le géomètre est légalement compétent pour intervenir dans les projets d’aménagement urbanistiques ou ruraux, l’établissement de servitudes[5], le partage ou la division de biens immobiliers, le conseil dans le règlement de conflits liés à la mitoyenneté[6] ou à la gestion de la propriété ainsi que l’expertise en matière de valorisation de patrimoine, d’évaluation d’immeubles et de dégâts, etc.

[1] Utilisé pour réaliser les mesures d’une triangulation.

[2] Utilisé pour mesurer une distance.

[3] Utilisé pour mesurer les angles horizontaux et verticaux entre deux cibles, ainsi que la distance de ces cibles.

[4] Utilisé pour faire des relevés de niveaux.

[5] Droit de passage.

[6] Droit de propriété sur un mur, une clôture, une haie ou un fossé, etc. qui appartiennent en commun à deux voisins dont les terrains sont contigus.

 

Compétences & actions

  • Maîtriser le droit immobilier et la législation propre à l’aménagement du territoire et à l’urbanisme
  • Utiliser les logiciels de CAO (Conception Assistée par Ordinateur), de DAO (Dessin Assisté par Ordinateur), de traitement de données et les outils bureautiques courants
  • Connaître les méthodes d’évaluation financière dans l’immobilier
  • Appliquer des concepts mathématico-scientifiques intervenant dans le secteur de la construction, de la topographie
  • Manipuler le matériel de mesure spécifique et technologiquement pointu
  • Analyser des données techniques
  • Se repérer dans l’espace en tenant compte des reliefs
  • Etre à l’aise avec les représentations géométriques

Savoir-être

  • Bonne aptitude communicationnelle
  • Rigueur et organisation
  • Observation
  • Flexibilité
  • Polyvalence
  • Résistance physique 
  • Travail en équipe
  • Sens des responsabilités

Cadre professionnel

Dans le secteur privé, le géomètre travaille pour un bureau d’études d’une entreprise de construction ou de travaux publics, un bureau de géomètre-expert ou une société de topographie. Il peut s’installer en tant qu’indépendant sous le titre de géomètre-expert.

Dans le secteur public, il est employé par l’administration du cadastre[1], différents services régionaux en lien avec l’aménagement du territoire, les régies de travaux communales, provinciales ou régionales, l’Institut géographique national, etc.

Les déplacements sont nombreux, parfois longs, et son étude de terrain s’effectue en extérieur, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige. Le géomètre alterne entre un travail sur chantier (deux tiers du temps) et au bureau (le tiers restant).

[1] Administration du Service Public Fédéral des Finances en charge de l'inventaire de tous les biens immobiliers de Belgique et de son actualisation.

Conditions requises

L’accès à la profession de géomètre-expert est régi par la loi du 11 mai 2003 protégeant le titre et la profession de Géomètre-Expert (M.B.[1] 6 juin 2003) et créant des Conseils fédéraux des Géomètres-Experts (M.B. 6 juin 2003). De plus, l’arrêté royal du 22 mars 2004 détermine la procédure et les délais devant les Chambres des Conseils fédéraux et des Conseils fédéraux d’appel des Géomètres-Experts (M.B. 19 avril 2004) et l’arrêté royal du 15 décembre 2005 fixant les règles de déontologie du Géomètre-Expert (M.B. 25 janvier 2006).

Au travers de la loi du 11 mai 2003, nul ne peut porter le titre professionnel de Géomètre-Expert, s’il n’est titulaire d’un des titres académiques repris à l’art.2, 1° de la loi susdite. Il doit également prêter serment devant le Tribunal de 1ère Instance de son domicile. S’il veut être indépendant ou salarié non soumis au contrôle d'un géomètre-expert indépendant, il doit s’inscrire au tableau des titulaires du Conseil fédéral des géomètres-experts. Cet organisme vérifie également que le code de déontologie est correctement appliqué.

[1] Moniteur belge.

Autres appellations : Géomètre-topographe, Géomètre-arpenteur·euse, Technologue en géodésie

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SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.