Par souci de lisibilité, nous avons pris le parti de ne pas écrire le féminin et le masculin du métier dans ce texte. Seul le titre est inclusif.

La psychanalyse est une méthode d’investigation psychique ayant pour objet l’inconscient. Le psychanalyste en est le spécialiste. Il épaule l’analysant dans l’exploration de ses processus psychiques inconscients. L’inconscient comprend l’activité psychique qui se déroule hors de la sphère consciente. Des émotions, des mots, des signifiants, des pulsions, entre autres, vivent dans notre inconscient et nous influencent. Ils peuvent être sources de répétition, de mal-être, de souffrance. Le psychanalyste aide les personnes ayant le désir de se plonger dans ce qui les anime au plus profond à éclaircir les origines de leur mal-être, de leurs symptômes, de leurs comportements, de leurs ressentis, etc.

Le procédé essentiel que le psychanalyste utilise dans l’investigation des processus psychiques inconscients est l’association libre. L’analysant exprime tout ce qui lui passe par la tête, sans jugement et sans censure. Il peut notamment parler de ses rêves, de ses souvenirs, de ses émotions, etc. Ainsi, autour de la relation transférentielle [1] à l’analyste, des phénomènes apparaissent, s’organisent et constituent le processus analytique [2]. Le processus analytique provoque des transformations psychiques et des prises de conscience, ce qui produit un effet thérapeutique.

Dans une « cure type », l’analysant est allongé sur le divan. La fréquence, le montant et la durée des séances sont établis au début de l’analyse et constituent des points cruciaux du cadre de travail thérapeutique. Le psychanalyste est assis derrière l’analysant allongé, hors de sa vue, et l’écoute avec neutralité et bienveillance. Des analyses en face à face sont pratiquées dans l’optique de répondre à une demande précise ou de préparer à l’engagement dans une « cure type ». Il s’agit alors de psychothérapie d’inspiration psychanalytique. La règle fondamentale de l’association libre est de mise également. Le psychanalyste peut aussi se spécialiser dans la prise en charge des enfants. Le jeu et les techniques d’expression (dessin, modelage, etc.) prennent alors la place de l’association libre et permettent à l’enfant de s’exprimer malgré les limites de son langage.

Il existe plusieurs courants en psychanalyse. Les plus connus sont les courants freudien, lacanien et jungien. Le psychanalyste peut en choisir un ou s’inspirer de plusieurs. En effet, ceux-ci ne sont pas forcément incompatibles et se complètent parfois judicieusement. Quoiqu’il en soit, la visée finale reste la même.

 
[1] Relation au sein de laquelle un vécu et des sentiments infantiles de l’analysant sont rejoués sur la personne du psychanalyste.
[2] Résultante du travail psychique effectué en commun avec le psychanalyste.
 

Compétences & actions

-
  • Ecouter de façon neutre et bienveillante
  • Disposer de capacités d’analyse et d’interprétation
  • Posséder des connaissances théoriques approfondies en psychanalyse
  • Respecter le secret professionnel et les contraintes du cadre
  • Etablir un climat et une relation de confiance
  • Maintenir une certaine réserve
  • Avoir de l’intérêt pour les sciences de l’homme, l’histoire, la culture, la philosophie, la littérature
  • Travailler seul
  • Prendre du recul et garder ses distances
  • Veiller à entretenir et perfectionner ses connaissances

Savoir-être

  • Solidité psychique et émotionnelle
  • Intérêt pour la réflexion
  • Empathie
  • Facilité de communication
  • Neutralité
  • Sens du contact
  • Patience
  • Rigueur
  • Discrétion
  • Curiosité
  • Maturité

Cadre professionnel

Le psychanalyste exerce généralement en tant qu’indépendant. Il travaille seul dans un cabinet, ou dans une institution avec des collègues (hôpital, centre spécialisé, etc.). Il peut également associer une pratique privée et une pratique en institution. Déontologiquement, il se doit de respecter le secret professionnel.

Conditions requises

Le statut de la psychanalyse fait débat depuis de nombreuses années. Le SPF Santé publique – Stratégie des Professions de Santé insiste sur l’interdiction d’exercer des actes réservés aux psychologues cliniciens ou aux psychothérapeutes si on ne possède pas le diplôme requis. Il considère la psychanalyse comme une technique de psychothérapie devant donc répondre aux conditions d’exercice de celle-ci.

Ce point de vue est très controversé. De nombreux psychanalystes ne considèrent pas leur pratique comme une application d’actes psychothérapeutiques. Et parmi ceux qui adhèrent à cette vision, nombreux sont ceux qui attendent fermement un remaniement de la loi coordonnée relative à l’exercice des professions de soins de santé du 10 mai 2015 (loi LEPS) qu’ils estiment inadéquate en regard de l’exercice de leur profession. Elle fait d’ailleurs actuellement l’objet de plusieurs recours et demandes d’annulation auprès de la Cour Constitutionnelle et du Conseil d’Etat.

Traditionnellement, ce sont les écoles de psychanalyse qui forment les futurs psychanalystes (liste disponible dans « Formations associées » ci-dessous). Mais selon la loi LEPS, il convient de suivre un cursus en psychothérapie organisé en haute école ou à l’université accessible uniquement aux médecins, psychologues cliniciens et orthopédagogues cliniciens (liste disponible dans la fiche métier sur le Psychothérapeute).

Il convient de rester attentif à l’évolution de la situation.

Autre appellation : Analyste

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