Par souci de lisibilité, nous avons pris le parti de ne pas écrire le féminin et le masculin du métier dans ce texte. Seul le titre est inclusif.

La psychologie du sport et de l'activité physique peut être définie comme l'étude scientifique des personnes et de leurs comportements dans un contexte sportif ou d'activité physique. Apparue au début des années 1970, elle est donc une science relativement récente mais occupe de nos jours une place de plus en plus importante. En effet, de nombreux sportifs qui cherchent à optimiser leurs performances y ont recours.

Contrairement à d'autres pays, la Belgique est un peu à la traîne dans le domaine de la psychologie du sport. Cela s'explique surtout par la méconnaissance de la psychologie du sport et de ses possibilités par le monde sportif belge, également par le manque de moyens de certains clubs et fédérations. Le psychologue du sport intervient auprès de l'athlète et/ou dans l'équipe de sportifs afin de l'aider à développer et optimiser son potentiel, à gérer ses émotions et à dépasser les situations difficiles comme peuvent l'être des blessures, l'absence de résultats ou encore des contre-performances.

Le psychologue peut recevoir le sportif en difficulté individuellement, il peut aussi intervenir sur le collectif (l'ensemble de l'équipe) et sur l'environnement proche (relations avec l'entraîneur, la famille, le conjoint, préparateur physique, kinésithérapeute, médecin, etc.) et éloigné (fédération, club, administration, comité olympique, médias, sponsors, etc.). Il travaille le plus souvent comme indépendant, rarement comme employé d'un club ou d'une fédération, ce qui pose de réels problèmes éthiques. Le psychologue du sport s'intéresse également à plusieurs thèmes relatifs à la santé et au bien-être : les raisons de l'arrêt ou de la poursuite d'une activité physique, l'effet de l'activité physique sur le bien-être psychologique (anxiété, dépression, etc.), la consommation de drogues, y compris le dopage et les troubles alimentaires, le surentraînement et l'épuisement, les méthodes d'entraînement efficaces, l'agressivité (des sportifs, des entraîneurs, des supporters, des parents, etc), l'esprit sportif, etc.

Malheureusement, certaines personnes tentent de se faire passer pour des psychologues du sport après avoir suivi quelques week-ends de formations en sophrologie, P.N.L., etc. Leurs connaissances ne sont en aucun cas les mêmes que celles des psychologues du sport reconnus.

Le travail auprès des athlètes
Concrètement, le psychologue du sport peut agir à trois niveaux :

  • La préparation : il intervient dans une optique de préparation aux compétitions. Son travail est ici directement lié à la performance. Il aide les athlètes à être prêts psychologiquement pour les échéances importantes ou à retrouver ses bonnes sensations. Cette préparation s'effectue par le biais d'entretiens centrés sur la modélisation des objectifs et des motivations, sur la construction de projets et stratégies à utiliser. Cette préparation peut aussi être collective. Certains de ses outils peuvent être des groupes de parole, des jeux de rôles, des ateliers de créativité. Le travail du psychologue consiste alors à dynamiser le groupe en vue de créer une cohésion et un esprit d'équipe.
  • La réparation : en cas de contre-performance, le psychologue va se centrer sur le dysfonctionnement psychique actuel de l'athlète qui se traduit par des difficultés de concentration, des tensions psychologiques, des troubles somatiques, des blessures physiques (tendinites, entorses, etc.). Le psychologue intervient alors dans l'urgence pour résorber la crise, réparer les difficultés psychologiques passagères. Son objectif est de soutenir psychologiquement l'athlète et ceci de manière spécifique. En cas de blessure, il apporte à l'athlète un soutien psychologique durant sa convalescence et également, au moment de la reprise de la compétition par celui-ci.
  • La prévention : le psychologue peut intervenir également dans une optique de prévention, en proposant à l'encadrement sportif de traiter les problèmes des athlètes au fur et à mesure qu'ils apparaissent. Ce mode d'intervention peut prendre différentes formes, par exemple la mise en place d'un accompagnement psychologique qui aurait pour but d'aider les sportifs à gérer les difficultés inhérentes aux contraintes de la pratique du sport de haut niveau ou encore préparer la réinsertion professionnelle du sportif de haut niveau en fin de carrière.
Le travail auprès des entraîneurs et dirigeants
La rencontre avec les entraîneurs et les dirigeants reste un principe primordial de l'intervention du psychologue. Elle se veut à la fois tournée vers l'écoute individuelle des athlètes mais aussi de leurs cadres. Le psychologue peut agir de deux façons :
  • l'expertise-conseil : il aide l'encadrement de l'équipe à clarifier le projet de l'établissement, à gérer les conflits, à trouver des stratégies pédagogiques. La rencontre avec les entraîneurs a pour objectifs de mettre en place une réflexion sur leur pratique, de les amener à formuler les difficultés qu'ils rencontrent, de repérer et de recadrer les objectifs pédagogiques, de définir les rôles et les orientations, de conseiller et de transmettre des informations sur la psychologie du sport et ses techniques d'interventions, etc.
  • la formation : le rôle du psychologue-formateur consiste non seulement à travailler sur la qualité de la relation entraîneur-entraîné, qui joue un rôle important dans l'optimisation des performances, mais aussi à transmettre un savoir psychologique adapté au monde sportif : conférence-débats auprès des fédérations et des centres de formation, formation universitaire à destination des entraîneurs et cadres, séminaires de formation auprès des athlètes et entraîneurs dans les clubs, ligues, comités, etc.
Les techniques d'intervention
De nombreuses techniques d'intervention en psychologie du sport existent. Ne citons ici que les techniques scientifiquement prouvées ou cliniquement validées, par exemple la relaxation progressive de Jacobson, le training autogène de Schultz, l'imagerie mentale, la technique de la formulation d'objectifs, le développement d'un langage interne opérationnel, les jeux de rôles, l'hypnose, etc. Elles viseront la gestion efficace du niveau d'activation physique et mental. Le choix d'une technique doit se faire en fonction de la personnalité de l'athlète, des objectifs et de la situation du moment. Ce sont des méthodes éprouvées qui, pour être totalement efficaces, doivent être dispensées par des spécialistes reconnus.
 
 

Compétences & actions

  • Bases théoriques et connaissances pratiques suffisantes en psychologie ;
  • Connaissance du sport pratiqué par l'athlète d'un point de vue psychologique, biomécanique, physiologique, pédagogique et réglementaire, ce qui permettra au psychologue de comprendre les sentiments et les sensations du joueur dans les phases importantes de la compétition ;
  • Développer des dynamiques de groupes (dans le cadre de la gestion d'une équipe de sportifs) ;
  • Connaissance du contexte institutionnel du sport (club, fédération, administration des sports, C.O.I.B., etc.).

Savoir-être

  • Compétences relationnelles, écoute et empathie
  • Sens du contact
  • Équilibre personnel
  • Intérêt pour le sport
  • Esprit d'initiative et d'autonomie
  • Savoir s'entourer et orienter vers d'autres professionnels si nécessaire

Cadre professionnel

Le psychologue du sport intervient auprès des athlètes, des équipes et des entraîneurs et des cadres.

Conditions requises

Le titre de psychologue est protégé par la loi (Arrêté Royal du 24 janvier 1997). Le port du titre est réservé aux universitaires et nécessite l’inscription auprès de la Commission des Psychologues.

Autre appellation : Thérapeute sportif·ive

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