Tabacologue
Mise à jour 01/12/2013 |
Le tabac est une source d’addiction qui touche de très nombreuses personnes. Comme toute dépendance, il est difficile de s’en détacher. Le tabacologue est un professionnel du monde médical, de la santé ou de la psychologie qui accompagne les fumeurs vers un arrêt de leur consommation tabagique. Arrêter de fumer est un exercice de volonté et le tabacologue constitue un important soutien dans la démarche de sevrage. Il renforce la motivation à arrêter, prépare à cet arrêt, soutient durant le sevrage et dans la consolidation de celui-ci. Il peut par ailleurs être consulté par un public spécifique tel que des personnes n’ayant pas encore pris la décision de stopper leur consommation de tabac mais souhaitant un premier contact avec un tabacologue, les femmes enceintes ou encore les mineurs d’âge. Ses consultations sont généralement individuelles. Il peut également travailler avec des groupes, faire de la prévention, etc. Ses activités peuvent donc être diversifiées.
Le tabagisme amène trois sortes de dépendances (physique, psychologique, comportementale) que le tabacologue prend en compte dans son travail avec le fumeur. Lors de la première séance, il réalise un bilan tabagique dans le but d’évaluer les trois dépendances. L’âge du début de la consommation de tabac, les tentatives d’arrêt, les circonstances favorisant la consommation, la motivation et les freins à l’arrêt de celle-ci, le degré de dépendance à la nicotine, les craintes face à l’arrêt du tabac sont quelques-unes des pistes investiguées. Il s’agit de décrypter le tabagisme et d’identifier les facteurs poussant à la consommation de tabac. Les moyens de sevrage existants sont également expliqués durant cette première consultation. Le plan de sevrage est personnalisé en fonction du patient. Un traitement médicamenteux (attribué par le médecin traitant ou par le tabacologue lui-même s’il est médecin) est envisageable. Le plan de sevrage établi, un suivi régulier et adapté aux demandes du patient est organisé. Un soutien psychologique, des techniques de gestion du stress ou de gestion des émotions peuvent, par exemple, être mis en place. A plus long terme, des séances de suivi sont proposées afin de consolider l’arrêt de la consommation de tabac et de prévenir les rechutes.
De façon plus générale, de nombreuses addictions peuplent le quotidien d’une part non négligeable de la population. Alcoolisme, toxicomanie (drogues et médicaments), jeu pathologique, cyberdépendance, etc. Des prises en charge existent et ne manqueront certainement pas de se développer encore davantage dans les années à venir. Actuellement, elles sont réalisées par des médecins, des psychologues ou des personnes ayant suivi une formation spécifique. Quant à nos voisins français, ils ont recours à des spécialistes appelés « addictologues ».
Compétences & actions
- Mener un entretien de consultation et intervenir adéquatement durant les séances
- Créer un climat de confiance
- Comprendre les mécanismes de l’addiction (substances et actions)
- Mettre ses savoirs en pratique
- Gérer un groupe
- Gérer les situations de tension et de crise
- Respecter le patient et ses limites
- Prendre du recul
- Entretenir et perfectionner ses connaissances
Savoir-être
- Sens du contact
- Facilité de communication
- Esprit de synthèse et d’analyse
- Altruisme
- Qualité d’écoute
- Dynamisme
- Patience
- Diplomatie
- Empathie
- Ouverture
Cadre professionnel
Le tabacologue est un psychologue clinicien ou un professionnel de la santé (médecin, infirmier, sage-femme, pharmacien, kinésithérapeute, dentiste, diététicien, ergothérapeute) ayant suivi et réussi une formation complémentaire en tabacologie reconnue par l’INAMI [1].
Le titre de tabacologue n’est pas protégé. La mutuelle prévoit cependant un remboursement partiel de huit consultations sur une période de deux ans chez un tabacologue reconnu. Celui-ci peut travailler en consultation privée ou dans un CAF (Centre d’Aide aux Fumeurs). Il exerce fréquemment dans une équipe comprenant d’autres tabacologues ou au sein d’une équipe pluridisciplinaire.
[1] L'Institut national d'assurance maladie-invalidité est une institution fédérale qui a un rôle essentiel dans les soins de santé et les indemnités d’incapacité de travail.
4 commentaires
Bonjour Camille, Comme précisé dans la rubrique "Cadre professionnel" de la fiche ci-dessus, le·la tabacologue est un·e psychologue clinicien·ne ou un professionnel·le de la santé (médecin, infirmier·ière, sage-femme, pharmacien·ne, kinésithérapeute, dentiste, diététicien·ne, ergothérapeute, etc.) ayant suivi et réussi une formation complémentaire en tabacologie reconnue par l’INAMI. Pour ce qui concerne l'apprentissage de la gestion du stress et de ses émotions, la sophrologie est une des méthodes qui peut le permettre. Ces formations sont ouvertes à tous et toutes. Comme vous le verrez à la lecture de notre fiche "Sophrologue", ce titre n’est pas protégé et généralement, la sophrologie s’exerce de façon complémentaire à une autre profession de soins de santé. Dans la fiche mentionnée, on souligne entre autres choses que le·la sophrologue peut amener son aide dans la gestion du stress ou le traitement de dépendances tels que tabac, alcool, etc.
Bonjoir,
Quelles sont les conditions d’admission à cette formation ?
Bàv.
Cordialement,
Bonjour Malcolm, Sont admis à s’inscrire les professionnels de santé suivants : - les bacheliers : infirmiers, sages-femmes, hygiénistes bucco-dentaires, ergothérapeutes, et diététiciens- les masters : pharmaciens, kinésithérapeutes, dentistes, psychologues et médecins.nb : les étudiants de dernière année de ces différentes disciplines sont également admissibles sur production d'une attestation de suivi des cours.
Bonjour,
L'apprentissage de la gestion du stress et des émotions est-il utile dans le cadre d'un accompagnement pour l'arrêt du tabac et si oui, peut-il être proposé par un.e infirmier.ère tabacologue?
Merci d'avance pour votre réponse