Par souci de lisibilité, nous avons pris le parti de ne pas écrire le féminin et le masculin du métier dans ce texte. Seul le titre est inclusif.

Spécialiste de la culture d’espèces animales ou végétales en milieu aquatique, l'aquaculteur est un agriculteur dont la production est entièrement immergée.

Selon son élevage, il peut être appelé pisciculteur (élevage de poissons), conchyliculteur (élevage de coquillages au sens large), ostréiculteur (élevage d’huîtres), mytiliculteur (élevage de moules), vénériculteur (élevage de palourdes), cérastoculteur (élevage de coques), pectiniculteur (élevage de coquilles Saint-Jacques et pétoncles), ou encore halioticulteur (élevage d’ormeaux). Lorsqu’il cultive des algues ou des micro-algues (ex. : la spiruline), il porte le nom d’algoculteur.

En fonction de l’espèce qu’il élève, le travail de l’aquaculteur se déroule en eau de mer ou en eau douce, le long des côtes ou au milieu d'un lac ou d'un étang. Il peut également exercer en intérieur, dans une ferme aquacole ou une écloserie.

Cet éleveur gère toutes les étapes de sa filière, de la sélection et la reproduction des espèces, jusqu’à leur commercialisation. Quelle que soit sa spécialité, il commence par se fournir en naissains (ensemble de larves ou d'embryons) ou en alevins (jeunes poissons). Il recueille ceux-ci en milieu naturel ou les achète dans une ferme aquacole. Il peut aussi les produire lui-même dans ses installations. 

Selon la spécialité choisie, les techniques d’élevage varient. Par exemple, le mytiliculteur enroule le naissain à l’aide de cordes autour de bouchots[1] ou le place dans des parcs, à l’abri des courants et des prédateurs. Lorsque les moules atteignent la taille souhaitée, ce qui prend généralement une année, il les récolte à l’aide d’un bateau, d’un tracteur, d’une grue ou à la main. Le pisciculteur, quant à lui, aménage des bassins artificiels, des étangs ou pose des cages flottantes dans lesquels il organise la reproduction des œufs et la croissance des jeunes poissons. Les poissons qu’il élève ne sont pas tous destinés à la consommation humaine. En effet, certains sont utilisés pour repeupler nos rivières ou étangs de pêche alors que d’autres deviendront des poissons d’ornement pour les pièces d’eau.

Tout au long du processus de culture, quel que soit le fruit de son élevage, l’aquaculteur a le souci d'apporter tous les soins nécessaires au bon développement de ses poissons, crustacés ou fruits de mer. Pour favoriser leur reproduction et s’assurer de leur bonne santé, il leur fournit une alimentation adaptée. Il réalise le suivi de leur croissance (pesée d’échantillons, évaluation du poids moyen, etc.) et effectue des rondes d’inspection afin de détecter toute anomalie (maladies, parasites, poissons morts, etc.). Au besoin, il applique des mesures correctives. Il surveille également la qualité de l’eau, sa température et son oxygénation. Il trie et calibre les espèces dans le respect de la règlementation en vigueur dans son secteur. Dans des rapports, il enregistre régulièrement toutes les données techniques relatives à son exploitation. Il prépare les structures d'élevage, veille à l’entretien et au nettoyage du matériel aquicole (ex. : cages, pompes, filtres, trieuses, etc.). Il exécute diverses tâches de manutention (ex. : chargement des camions de transport).

Arrivées à maturité (parfois au bout de plusieurs années), les espèces sont lavées, triées, emballées et étiquetées. Selon son réseau de distribution, l’aquaculteur les vend à des poissonniers, restaurateurs, entreprises de grande distribution, etc. 

En fonction de la taille de l’entreprise aquacole, on peut distinguer différents niveaux de responsabilités. Ainsi, dans les grandes structures, un chef d’exploitation aquacole, véritable gérant d’entreprise, supervise la gestion technique et les travaux d’élevage. Il s’occupe également de la comptabilité, gère le personnel et encadre les ouvriers aquacoles qui réalisent quant à eux les travaux courants de l’entreprise : nourrissage, tri, calibrage, entretien des installations, etc.

[1] Tronc de jeune arbre utilisé pour porter les moules d'élevage, implanté au bord du rivage (larousse.fr)

 

Compétences & actions

  • Implanter et organiser une stratégie d’élevage
  • Sélectionner les espèces
  • Elever les larves et faire éclore les œufs
  • Suivre la croissance des poissons, crustacés, etc.
  • Assurer les soins et le nourrissage de l’élevage
  • Surveiller la reproduction des espèces
  • Respecter la réglementation de tri et de calibrage
  • Préparer et commercialiser les produits
  • Connaitre les circuits de distribution
  • Veiller à l’entretien et au nettoyage du matériel aquicole
  • Posséder des connaissances scientifiques relatives à l’aquaculture
  • Gérer une équipe
  • Effectuer la gestion comptable
  • Utiliser des systèmes de calibrage automatique
  • Conduire un tracteur et/ou un bateau selon le type d’élevage
  • Posséder un brevet de plongée selon le type d’élevage
  • Avoir des connaissances en gestion d’entreprise
  • Maitriser les outils de bureautique

Savoir-être

  • Attrait pour les espèces aquatiques
  • Respect de l’environnement
  • Résistance au travail physique et au froid
  • Habileté manuelle
  • Polyvalence
  • Débrouillardise
  • Sens commercial
  • Autonomie
  • Patience
  • Curiosité
  • Adaptabilité
  • Suivi des règles sanitaires et environnementales

Cadre professionnel

L’aquaculteur effectue un travail physique, qui nécessite une bonne santé. Selon le type d’élevage, les conditions de travail varient. En effet, il peut exercer en plein air par tous les temps ou en ferme aquacole. Il effectue des horaires en trois huit ou se règle sur les marées. Il adapte son équipement   en fonction de sa spécialité : port de vêtements en caoutchouc, tenue de plongée, etc. Souvent, sa charge de travail augmente en fin d’année, à l’approche des fêtes. La plupart du temps, ce professionnel travaille en autonomie, même si parfois, il peut être amené à collaborer avec différents scientifiques (techniciens, ingénieurs, chercheurs, etc.). Il peut aussi être employé par un institut de recherche ou de protection de l’environnement. 

En Wallonie, les aquaculteurs se sont spécialisés dans la production de salmonidés (saumons, truites, etc.). La Flandre est, quant à elle, plutôt orientée vers la production de cyprinidés (carpes, gardons et tanches).

Autres appellations : Agriculteur·rice marin·e, Agent·e aquacole, Ouvrier·ère aquacole, Technicien·ne aquacole, Chef·fe d’exploitation aquacole, Pisciculteur·rice, Conchyliculteur·rice, Ostréiculteur·rice, Myticulteur·rice, Algoculteur·rice, Cérastoculteur· rice, Pectiniculteur·rice, Halioticulteur·rice

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