Par souci de lisibilité, nous avons pris le parti de ne pas écrire le féminin et le masculin du métier dans ce texte. Seul le titre est inclusif.

L’agent de station d’épuration assure le processus d’épuration des eaux usées et le traitement des boues. Il joue un rôle important pour la préservation du milieu naturel. 

Les « eaux usées » désignent les eaux qui ont été polluées par l’activité humaine. En effet, l’industrie, l’agriculture et les ménages produisent et rejettent des eaux contenant des matières organiques (graisses, protéines, etc.), des nutriments (azote, phosphore, etc.), des métaux lourds (cuivre, zinc, etc.), des polluants organiques (pesticides, solvants, etc.) et des germes pathogènes (virus, bactéries, etc.). Bien que les cours d’eau aient la capacité d’épurer naturellement les eaux usées (on parle d’auto-épuration), ils ne peuvent assainir les quantités importantes que nous rejetons. 

Si l’eau est trop polluée, par exemple, par des engrais riches en azote et phosphore, certaines algues, stimulées par ces substances, se multiplient de manière excessive. Leur décomposition provoque une augmentation de la quantité de nutriment disponible pour les bactéries aérobies[1]. Ces bactéries, ayant tous les nutriments nécessaires à leur croissance, se multiplient à leur tour. Elles consomment de plus en plus d’oxygène et finissent par appauvrir l’eau en oxygène. On parle alors d’ « eutrophisation », un phénomène qui entraine la mort massive d’organismes aquatiques. L’impact sur la biodiversité peut donc être catastrophique.

C’est pourquoi, ces eaux usées sont traitées en fosses septiques ou recueillies par un réseau d’égouttage qui les amène, via des collecteurs d’assainissement, dans des stations d’épuration. Ces réseaux d’égouttage et de collecteurs sont constitués de kilomètres de canalisations.

Concrètement, l’agent de station d’épuration prend en charge les différentes étapes du fonctionnement de la station d’épuration :

La première phase consiste en un pré-traitement. Tout d’abord, un « dégrillage » est réalisé : l’eau passe à travers des tamis qui filtrent les impuretés de grande dimension (sacs plastiques, papiers, bois, coton-tiges, feuilles, etc.). Ensuite, vient le « déshuilage », lors duquel dans un bassin, les graisses flottantes sont récupérées (huiles, essence, etc.). Ces matières sont retirées des eaux usées car leur dégradation biologique prend un temps très important, incompatible avec les temps de séjour des eaux dans la station d’épuration. Enfin, la dernière opération de ce pré-traitement consiste en un « dessablage » durant lequel les sables et les graviers tombent dans le fond du bassin et sont aussi récupérés.

Après le pré-traitement, l’eau reste dans un grand bassin appelé « décanteur primaire ». Les matières solides se déposent alors lentement au fond du bassin. Ce processus appelé « décantation » permet d'éliminer une bonne partie de la matière en suspension.

Ensuite, l’eau arrive dans le « clarificateur », un bassin dans lequel se trouvent des bactéries. De l’air est injecté, ce qui stimule ces micro-organismes. La pollution liquide est digérée par ces derniers et réduite en phase solide (boue) facilement séparable de l’eau claire puisqu’elle se dépose au fond. La boue est ensuite évacuée pour un traitement approprié. 

Le traitement tertiaire consiste à éliminer de l'azote et du phosphore qui sont nuisibles à la vie aquatique.

Enfin, un traitement quaternaire (non systématique) est appliqué pour détruire des germes pathogènes par chloration ou traitement ultra-violet.

L’eau ainsi obtenue n’est pas potable mais débarrassée des matières organiques et chimiques, elle peut être rejetée dans une rivière. Quant aux boues, elles sont asséchées puis utilisées pour fabriquer des engrais ou envoyées dans une décharge. 

L’agent de station d’épuration veille également au bon fonctionnement et à la propreté des installations. Il nettoie, manipule et répare les filtres, les vannes, les bassins, les centrifugeuses et les pompes. Il relève les compteurs des turbines. Il effectue des prélèvements qu’il transmet au laboratoire de la station pour analyser la qualité et l’acidité de l’eau. Il ajoute les produits chimiques nécessaires au processus (chaux, chlore, etc.). Il procède à l’évacuation des boues et autres déchets : prise de rendez-vous avec les chauffeurs de camion, nettoyage des bennes et des cuves de stockage, etc.

[1] Bactéries qui ne peuvent vivre qu’en présence d’oxygène

 

Compétences & actions

  • Maitriser le processus d’épuration et de traitement des boues
  • Veiller au bon fonctionnement des installations de traitement des eaux usées
  • Effectuer des contrôles, des rondes et des réglages (ex. : réglage des centrifugeuses afin de mesurer la siccité des boues, c’est-à-dire leur état de sécheresse)
  • Manipuler du matériel d’entretien et de déshydratation
  • Manœuvrer des pièces lourdes (manutention de trappes, démontage de pompes)
  • Participer à la vérification de la qualité des eaux en réalisant des prélèvements 
  • Gérer les stocks et doser les produits chimiques d’épuration
  • Procéder à l’évacuation des boues et autres déchets
  • Réaliser le nettoyage et l’entretien courant des installations (filtres, vannes, etc.)
  • Réceptionner les livraisons
  • Assurer le reporting à la hiérarchie
  • Posséder des notions d’électromécanique
  • Avoir de bonnes connaissances en biologie et en chimie

Savoir-être

  • Respect de l’environnement
  • Application des normes d’hygiène et de sécurité
  • Polyvalence
  • Autonomie
  • Observation
  • Sens des responsabilités
  • Précision et rigueur
  • Bonne condition physique
  • Habileté manuelle
  • Résistance aux bruits et aux odeurs

Cadre professionnel

L’usine est un environnement confiné et bruyant. Le fonctionnement des pompes et des systèmes d’aération génère une nuisance sonore qui peut être importante. Les produits chimiques utilisés, tout comme les eaux polluées, peuvent diffuser des odeurs désagréables et parfois toxiques. En fonction des risques encourus, il est donc nécessaire de porter des équipements de protection individuelle (gants, lunettes de protection, masque, etc.). L’agent de station d’épuration travaille en équipe et sous la direction du gestionnaire de station. Il peut être amené à exercer la nuit, le weekend et les jours fériés. Lors d’intervention en milieu exigu, il doit parfois adopter des positions inconfortables.

A Bruxelles, il existe deux stations d’épuration : celle de Bruxelles Nord, exploitée par AQUIRIS et celle de Bruxelles-Sud, gérée par VIVAQUA. En ce qui concerne la Wallonie, le réseau de stations d’épuration est administré par des intercommunales couvrant chacune une zone géographique définie. Ce réseau est financé par la SPGE (Société Publique de la Gestion de l’Eau). A noter que certaines grosses entreprises possèdent leur propre station d’épuration.

Autres appellations : Opérateur·rice de station d’épuration, Opérateur·rice de station de filtration de l'eau, Opérateur·rice de station de traitement des eaux usées, Opérateur·rice de traitement des déchets liquides, Opérateur·rice de traitement d'eaux résiduaires

2 commentaires

Barenga Alain Majesté - Il y a 1 an

J'aimerais avoir une formation pour exercer ce travail 

SIEP - Il y a 1 an

Bonjour. Nous vous invitons à suivre l'onglet "Formations recommandées pour la pratique de ce métier" situé ci-dessus et cliquer sur le lien intitulé "Liste des écoles organisant la formation" situé au bas de la page obtenue. De cette manière, vous obtiendrez la liste et les coordonnées des établissements proposant la formation demandée. Vous pouvez également vous adresser à un conseiller du SIEP via ce formulaire

Publier un commentaire

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.