Médecine conventionnelle I

Delphine Jacquemart, Bénédicte Monnoye

Publié en Avril 2016  —  Magazine précédent / suivant  —  Tous les magazines
photo couverture médecine conventionnelle 1

La médecine peut être définie comme la science et la pratique qui étudie l’organisation du corps humain (anatomie) et son fonctionnement normal (physiologie), et qui cherche à maintenir ou à restaurer la santé par la prévention (prophylaxie) et par le traitement (thérapie) de différentes pathologies.

Le médecin est un professionnel de la santé dont le rôle est de soigner les maux de ses patients de tous âges et pour tous types de maladies, plus ou moins graves en les soulageant de leurs souffrances, après avoir réalisé un examen clinique et posé un diagnostic. Pour cela, il doit interroger les malades et procéder à différents actes (auscultation, palpation, prise de tension, prise en compte de la douleur, explorations fonctionnelles...).

Il peut choisir de se consacrer particulièrement à un type de maladie (le cancer, par exemple), centrer sa pratique sur certains types de patients (enfants, personnes âgées) ou à certaines parties du corps (le coeur, les
poumons). Il faut savoir qu’il sera considéré comme spécialiste quelle que soit l’option qu’il choisira lors de ses études, sauf s’il choisit d’offrir, comme médecin « de famille », une gamme plus large de soins à des individus, des familles ou des communautés (on parlera ici de médecin généraliste). Il doit actualiser ses connaissances de manière à être informé des dernières avancées médicales et à améliorer ses pratiques pour le bien-être de ses patients.

Enfin, il prescrit aux patients les médicaments adéquats, en leur expliquant son choix et la prise du traitement. S’il le juge nécessaire, il demande des examens complémentaires (radiographie, scanner, prise de sang, analyses) ou les renvoie vers un médecin spécialiste. Il a également un rôle de prévention (vaccination, dépistage). Il peut être amené à effectuer des soins d’urgence ou à participer à des actions d’enseignement ou de recherche.

De façon générale, le médecin spécialiste travaille pour des laboratoires pharmaceutiques, dans des cliniques ou des hôpitaux. Il peut également pratiquer dans des cabinets privés, s’il choisit d’exercer en profession libérale ou encore dans l’un des milieux de la chirurgie. On le considère comme médecin de seconde ou de troisième ligne car il intervient lorsque les ressources de première ligne (médecins généralistes) ne peuvent assurer ou dispenser le traitement requis.

Enfin, il faut savoir que, si les revenus des médecins paraissent alléchants, ceux-ci ont souvent des horaires irréguliers et beaucoup travaillent plus de 50 heures par semaine. Même lorsqu’ils ne sont pas sur leur lieu de
travail, ils doivent demeurer disponibles en cas d’urgence ou s’il survient un manque d’effectifs. Même s’ils consacrent la plus grande part de leur temps à rencontrer des patients, ils sont également tenus d’assurer de nombreuses tâches administratives qui peuvent varier selon l’institution où ils exercent.

 

Les métiers

 

Autant savoir

Pour entamer une formation de médecin spécialiste, vous devez avoir accès à l'exercice de l'art médical en Belgique.

Pour cela, il faut :

  • être titulaire du diplôme de médecin (Master en Médecine)
  • avoir obtenu le visa du diplôme transmis  automatiquement par la Direction générale des Professions de la Santé, de la vigilance sanitaire du SPF Santé publique et un numéro INAMI provisoire (obtenu par l'INAMI)
  • être inscrit à l'Ordre provincial des médecins.

Pour débuter la formation de spécialiste, il faut également :

  • avoir obtenu l'accord d'une faculté sur le choix de la spécialisation et faire partie du contingent
  • avoir un plan de stage approuvé par la commission d'agrément compétente.

Durant le stage, le candidat médecin spécialiste sera rémunéré. Il sera au minimum assuré au titre de travailleur salarié en matière de soins de santé, d'incapacité de travail,  d'accidents du travail et d'allocations familiales. Il sera encadré par un maître de stage.

Sa formation se fera à temps plein et se composera d’une partie théorique et d’une partie pratique (stage).

A la fin du stage, le médecin spécialiste doit demander son agrément pour pouvoir exercer.

Une fois cet agrément obtenu, l’INAMI délivrera un numéro INAMI.

Depuis le 1/07/2014, le suivi des stages et la délivrance de l’agrément sont du ressort des Communautés (Fédération Wallonie-Bruxelles, Communauté flamande et Communauté germanophone).

Accréditation et formation continue

L'accréditation est une forme de label de qualité que les médecins et dentistes reçoivent lorsqu'ils suivent régulièrement des formations complémentaires et gèrent leur pratique en respectant des normes de qualité spécifiques. L'accréditation est récompensée financièrement et est du ressort de l'INAMI. Elle est donnée pour une durée de trois ans renouvelable.

Vous suivez, dans ce cas, obligatoirement des formations continues reconnues.

Le système d'accréditation fonctionne comme suit :

  • Au moins 20 unités crédits points (CP) par période de 12 mois, dont au moins 3 CP en "éthique et économie". Ces séminaires en éthique et en économie ont pour objet d'amener le médecin à réfléchir sur les aspects d'éthique médicale, les aspects économiques de sa pratique et sur l'utilisation adéquate des soins et de leur qualité.
  • Participation à deux réunions GLEM (minimum) par an. Les GLEM sont des groupes locaux d'évaluation médicale (groupe de médecins d'une même spécialité). Les activités GLEM peuvent compter pour maximum 8 CP (1h GLEM = 1CP).
  • Le reste des CP seront obtenus en participant à des colloques/congrès nationaux ou internationaux.

Le lien ci-dessous permettra d'avoir des informations plus détaillées.

http://www.inami.fgov.be/SiteCollectionDocuments/medecin-accreditation-reglement-complet.pdf

Contingentement et tests dans les études en médecine

Dans une optique de réduction des frais de soins de santé, le gouvernement fédéral avait décidé en 1997 de limiter l'offre médicale en contingentant le nombre de médecins généralistes et spécialistes ainsi que les dentistes agréés par l'Inami. Pour se conformer à cette exigence, la Flandre a directement introduit un examen d'entrée aux études de médecine, toujours en vigueur. En Fédération Wallonie-Bruxelles, il fut décidé d'instaurer un concours à l'issue de la 1ère année (numérus clausus) jusqu'à ce que le mécanisme soit invalidé par le Conseil d'Etat en 2008. Depuis lors, en l'absence de toute limitation, le nombre d'étudiants inscrits dans les facultés francophones de médecine a doublé, alors que l'accès à la profession est resté strictement contingenté par le fédéral.

Il y a donc pour le moment une totale inadéquation entre le nombre d’étudiants souhaitant s’inscrire en master de spécialisation et le nombre d’attestations universitaires disponibles  même si les doyens des différentes universités se battent pour que les promotions futures des étudiants en médecine et médecine dentaire reçoivent tous un numéro Inami.

Par ailleurs, ce contingentement doit être revu car il ne tient pas compte du fait que certaines spécialisations de la médecine soient de plus en plus en pénurie.

La solution trouvée par le ministre Marcourt, même si critiquée par les Universités et les associations d’étudiants, est l'instauration d’un concours en fin de première à partir de juin 2016. Ce concours portera sur les matières figurant au programme du 2ème quadrimestre du 1er bloc de 60 crédits du Bachelier en Médecine. Il permettra d’établir un classement par institution et de délivrer un nombre limité d’attestations donnant accès à la suite des études de Médecine.

Le cursus des étudiants en Médecine est jalonné de pas mal d'épreuves et de concours.

Hormis le concours en fin de première année, on trouve aussi le test d'orientation du secteur de la santé avant l'inscription et les concours pour les masters de spécialisation.

En effet, a été instauré, depuis quelques années, un test non sélectif mais obligatoire, le TOSS (test d'orientation du secteur de la santé). L'attestation de participation effective à ce test est à fournir obligatoirement pour l'inscription aux études de médecine ou de dentisterie. Le TOSS permet aussi de se situer par rapport aux prérequis nécessaires à ces études, et de participer, si besoin est, aux activités complémentaires ou de remédiation adaptées à sa situation.

En 2015, il y avait seulement 22% de réussite à cet examen.

Pour plus d'infos pratiques, y compris pour vous exercer au test, vous pouvez consultez le lien: http://test-medecine.ares-ac.be/

Concernant le concours d’accès au Master de spécialisation, la sélection se fait par concours pour chaque discipline séparément et chaque étudiant de la FWB peut poser sa candidature à maximum 5 disciplines différentes.

Chaque Commission sélectionne les candidats sur base d'un classement résultant :

  • pour 50 % des résultats académiques de toutes les années d'études de second cycle
  • pour 25 % des résultats particuliers des enseignements de second cycle directement liés au grade académique de la spécialisation visée
  • pour 25% d'une évaluation par la Commission des capacités et motivations spécifiques de l'étudiant pour briguer le titre professionnel particulier (interview)

Quelques statistiques

Pour l’année 2015-2016, toutes universités confondues, il y avait 3000 étudiants en 1ère médecine. Ils ne seront plus que 600 en deuxième année.

La profession de médecin spécialiste se féminise de plus en plus même si, à l'heure actuelle, il y a encore plus d'hommes que de femmes. En effet, en 2014, il y avait 10557 femmes pour 16408 hommes médecins spécialistes. Par contre, lors de la même année, il y avait 2620 candidates médecins spécialistes pour 1790 candidats médecins spécialistes. On risque donc, dans les années futures, de voir la tendance s'inverser. Les spécialités les plus féminines, à ce jour, sont ainsi la psychiatrie, la dermato-vénérologie et la pédiatrie.
De manière générale, ce sont les spécialités de pédiatrie, gynécologie et de médecine interne qui sont les plus peuplées.
Les spécialisations en pénurie sont : la gériatrie, la pédopsychiatrie (ou psychiatrie infantile), la médecine aiguë et la médecine d'urgence. Pour les années futures, on parle également d’un risque de pénurie en oncologie, en endocrinologie et en rhumatologie.

L’accroissement des besoins en soins, l’augmentation des pathologies connues et des traitements possibles, le vieillissement de la population des praticiens, la modification des pratiques, impactée notamment par la féminisation de la profession, et la raréfaction de la main d’œuvre dans certaines spécialités laissent augurer d’une demande croissante de médecins tant généralistes que spécialistes. Le manque de médecins est déjà une réalité en Wallonie et nombre d’employeurs du secteur font aujourd’hui appel à du personnel étranger pour pourvoir aux postes vacants. Ces difficultés ont, d’ores et déjà, modifié les pratiques en poussant, d’une part, au développement du travail en réseau et au sein de centres médicaux regroupant plusieurs spécialités médicales et, d’autre part, en favorisant la coordination avec les autres acteurs de la chaîne des soins.

 

Bonnes adresses

Académie Royale de Médecine de Belgique - ARMB

www.armb.be

Annuaire des professionnels de santé de Belgique

http://les-numeros-medicaux.be/

Association Belge des Syndicats Médicaux - ABSYM

www.absym-bvas.be

Comité Interuniversitaire des étudiants en Médecine - CIUM

www.cium.be

Institut National d'Assurance Maladie-Invalidité - INAMI

www.inami.fgov.be

Ordre des médecins

www.ordomedic.be

Service Public Fédéral (SPF) Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement

www.health.belgium.be/fr

www.sante.belgique.be

Société Scientifique de Médecine Générale - SSMG

www.ssmg.be

Site d'information sur le test d'orientation du secteur de la santé

http://test-medecine.ares-ac.be/

Pour toute question concernant l'agrément et la reconnaissance professionnelle :

Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles
Direction générale de l’Enseignement non obligatoire et de la Recherche scientifique
Direction de l’Agrément des Prestataires de Soins de Santé
Cellule "Professions des soins de santé universitaires"
Téléphone: 02-690.8940
agrementsante@cfwb.be

Adresses d'organismes plus spécifiques aux différentes spécialités :

Groupement des Unions Professionnelles Belges des Médecins Spécialistes - GBS

www.gbs-vbs.org

Belgian Society of Cardiology

www.bscardio.be

Belgian Society of Internal Medicine - BSIM

http://bsim.wildapricot.org/

Groupement des Gynécologues Obstétriciens de Langue Française de Belgique - GGOLFB

www.ggolfb.be

Groupement des Néphrologues Francophones de Belgique - GNFB

www.gnfb.be

Société Belge d'Endocrinologie

www.endocrinesociety.be

Société Belge d'Hématologie - Belgian Hematological Society - BHS

www.bhs.be

Société Belge de Parodontologie

www.parodontologie.be

Société Belge de Pneumologie

www.bvp-sbp.org/index.php/fr/

Société Belge de Neurologie

www.neuro.be

Société Belge d'Ophtalmologie

www.ophthalmologia.be

Société Belge d'Urologie

www.societebelgeurologie.be

Société Belge Francophone de Psychiatrie et des disciplines associées de l'Enfance et de l'Adolescence - FPEA

www.fpea.be/SBPDAEA.htm

www.fpea.be/APPIJF.htm

Société de Médecine Dentaire

www.dentiste.be

Société Royale Belge de Dermatologie et Vénérologie

www.dermanet.be

Société Royale Belge de Gastro-Entérologie - SRBGE

www.srbge.be

Société Royale Belge d'ORL et de Chirurgie cervico-faciale

 www.orl-nko.be

Société Royale Belge de Rhumatologie - SRBR

www.srbr.be

Société Royale de Médecine Mentale de Belgique - SRMMB

www.srmmb.be

Union francophone des Orthodontistes de Belgique

http://orthodontiste.be

Union professionnelle des médecins belges spécialistes en stomatologie et chirurgie orale et maxillo-faciale (Oro - Maxillo-Facial Surgery) - OMFS

www.omfs.be


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