Par souci de lisibilité, nous avons pris le parti de ne pas écrire le féminin et le masculin du métier dans ce texte. Seul le titre est inclusif.

La médiation est un processus de régulation de la relation et de gestion des conflits durant lequel des parties recourent à un tiers indépendant et impartial. Le rôle du médiateur, tenu au secret professionnel, est d'aider les parties à élaborer elles-mêmes, en toute connaissance de cause, une entente équitable qui respecte les besoins de chacun des intervenants. L'objectif final peut être de parvenir à un accord pour clore le différend, mais aussi de rétablir une relation blessée ou rompue. L'accord de médiation, le plus souvent écrit, entérine ce qui a été convenu entre les parties. Le mot « accord » implique que les deux parties le respectent. Une médiation s'effectue toujours sur une base volontaire (personne ne peut être contraint de participer à une médiation) et il est donc possible qu'elle prenne fin sans qu'un accord soit intervenu.

La médiation touche de très nombreuses matières :

  • les différends relatifs au droit des personnes (pension alimentaire, hébergement des enfants, partage de l'autorité parentale, etc.)
  • tout différend susceptible d'être réglé par transaction (par ex. : conflit de voisinage, conflit entre un locataire et son propriétaire, réparation d'un dommage, etc.)
  • les différends concernant la cohabitation légale et de fait
  • le divorce pour cause déterminée, le divorce par consentement mutuel, la séparation de corps et la conversion de la séparation de corps en divorce
  • etc.

Il est bien entendu plus intéressant de résoudre un conflit à l'amiable. Une procédure judiciaire entraîne souvent une rupture irréversible des relations, surtout dans les conflits avec des personnes de l'entourage immédiat, comme la famille, les voisins ou les collègues de travail. Cela s'explique principalement par le caractère distant, officiel et parfois offensif de la procédure. Dans une concertation encadrée par un médiateur, les parties cherchent ensemble, de manière calme et sereine, une solution équitable et acceptable à leur conflit. En outre, elle se passe dans un espace convivial et confidentiel. Si la solution finale est acceptée par les deux parties, cela augmente les chances de la voir respectée à l'avenir. La médiation est donc moins coûteuse, plus rapide et plus conviviale qu'une procédure judiciaire.

Trois types de médiation

Les deux premiers sont relevés dans la loi :

  • la médiation judiciaire : un médiateur agréé par la commission fédérale de médiation est proposé par le juge, à la demande des parties ou de sa propre initiative mais avec l'accord de celles-ci.
  • La médiation volontaire : un médiateur agréé par la commission fédérale de médiation est choisi librement par les parties, qui signent un protocole et tentent une médiation. La médiation volontaire a lieu alors que les parties sont ou non déjà en procès.
  • La médiation « libre » : un médiateur est choisi librement par les parties sans qu'il ne doive répondre aux exigences de la loi. C'est le modèle qui préexistait avant la loi et qui repose entièrement sur la volonté des parties.

Sous réserve de certaines dispositions, la loi ne s'applique qu'aux médiations qui se tiendront dans le cadre d'une procédure judiciaire ou dans un cadre volontaire mais à l'issue duquel les parties souhaitent faire homologuer leur accord par le juge. Sans imposer que toutes les médiations répondent à ses critères, la loi réserve cependant l'avantage de la procédure d'homologation simplifiée aux parties qui ont fait appel à un médiateur agréé. Quatre types de médiations, reprises dans la loi du 21 février 2005, peuvent faire l'objet d'un agrément et ainsi avoir des répercussions juridiques :

  • la médiation familiale
  • la médiation civile
  • la médiation sociale
  • la médiation commerciale

Les conditions d'agrément sont expliquées dans la partie « Cadre professionnel ».

Menées par des professionnels, ces médiations assurent la sécurité juridique des engagements qui y sont pris. En d'autres mots, seul le médiateur agréé par la « Commission fédérale de médiation » peut exécuter une médiation judiciaire. Les accords de médiation peuvent alors être homologués par un juge. D'ailleurs, l'autorité fédérale n'accorde l'assistance judiciaire, c'est-à-dire la gratuité totale ou partielle de la médiation, aux personnes dont les revenus sont insuffisants, que si le médiateur est agréé.

Il existe toutefois d'autres sphères d'application de la médiation que celles citées plus haut : médiation pénale, médiation administrative, médiation scolaire, médiation hospitalière, médiation communale, médiation fédérale, médiation locale,... Dans la majorité des cas, la médiation apparaît comme un processus de gestion de conflits. Mais le médiateur peut aussi servir simplement d'intermédiaire entre deux parties. C'est notamment le cas pour la médiation interculturelle qui établit des liens de sociabilité entre des gens issus de cultures différentes et qui résident sur le même territoire. Dans d'autres cas, la médiation peut se concevoir comme un processus de prévention et d'information. Elle anticipe les situations à problèmes et recherche des solutions. Dans tous les cas de figure, le médiateur n'est pas un apporteur de solutions. Son rôle consiste à amener les parties à faire émerger leurs propres solutions.

Le processus de médiation

Généralement, un processus de médiation se découpe en plusieurs étapes. Tout d'abord, il y a un premier entretien d'information au cours duquel le médiateur informe les parties des « règles du jeu » (volonté, bonne foi, respect, confidentialité, honoraires et frais, suspension des procédures judiciaires). Il remet pour signature aux parties le protocole de médiation qui résume ces principales règles. Après signature du protocole de médiation, les parties exposent chacune leur situation. Le médiateur prend tous les renseignements sur le litige, clarifie les points de vues, résume les points d'accord et de désaccord et, en sa qualité de tiers neutre, veille à créer un climat de confiance pour rendre possible les négociations. Après avoir dressé l'inventaire des questions à régler, les parties cherchent avec le médiateur les solutions possibles aux différends qui les opposent et choisissent la meilleure. Après avoir vérifié les implications juridiques, fiscales, financières, personnelles de leurs décisions respectives, un projet d'accord est rédigé par le médiateur ou par les avocats des parties. Lorsque les parties aboutissent à un accord avec l'aide du médiateur, les termes de cet accord font l'objet d'un écrit signé par les parties. C'est ce qu'on appelle l'accord de médiation : il fixe les engagements pris par chacune des parties pour mettre fin à leur différend. En cas d'échec de la médiation, rien n'empêche de porter l'affaire devant un tribunal. La médiation n'est en principe pas gratuite. Un médiateur professionnel demandera évidemment une rémunération pour les services de médiation qu'il offre et facturera ses frais. Les parties et le médiateur déterminent préalablement le mode de fixation et le taux des honoraires du médiateur, ainsi que les modalités de leur paiement.

 

Compétences & actions

  • Avoir une bonne connaissance du secteur dans lequel on exerce la médiation
  • Posséder des connaissances approfondies des services juridiques, psychologiques et sociaux de sa région
  • S’informer avec précision
  • Communiquer
  • Animer des actions de prévention et de promotion de la santé.
  • Prendre du recul
  • Gérer les conflits
  • Négocier

Savoir-être

  • Sens du contact
  • Écoute
  • Ouverture
  • Empathie
  • Tolérance
  • Humilité
  • Impartialité
  • Discrétion

Cadre professionnel

La profession n'étant pas protégée, n'importe qui peut s'installer en tant que médiateur. Toutefois, quatre médiations peuvent faire l'objet d'un agrément auprès de la « Commission fédérale de médiation » ce qui permet d'assurer ainsi la sécurité juridique des engagements qui y sont pris : la médiation familiale, civile, commerciale et sociale. La Commission est composée de représentants des avocats, des notaires et des organisations représentatives des médiateurs qui ne sont ni avocat, ni notaire.

Conditions pour l'agrément :

  • Le candidat médiateur possède, par l'exercice présent ou passé d'une activité, la qualification requise eu égard à la nature du différend.
  • Le candidat médiateur démontre soit avoir suivi avec succès une formation du niveau bachelier (enseignement supérieur) conformément à l'accord de Bologne, ou équivalent, avec en outre au minimum 2 ans d'activité professionnelle, soit avoir au minimum 5 ans d'activité professionnelle. 
  • Le candidat médiateur justifie d'une formation ou d'une expérience adaptée à la pratique de la médiation. Il démontre soit qu'il a suivi une formation agréée de médiateur, organisée par un organe de formation agréé par la Commission fédérale de médiation, concernant le type de médiation pour lequel il désire obtenir l'agrément, soit il établit au moyen d'un dossier de pièces qu'une formation équivalente a été suivie et/ou qu'hne expérience équivalente a été acquise. La Commission fédérale de médiation jugera quelles formations et/ou expériences acquises peuvent être considérées comme équivalentes.
  • Le candidat médiateur présente les garanties d'indépendance et d'impartialité nécessaires à l'exercice de la médiation.
  • Le candidat médiateur démontre, en produisant un extrait de casier judiciaire, ne pas avoir fait l'objet d'une condamnation incompatible avec l'exercice de la fonction de médiateur agréé.
  • Le candidat médiateur n'a pas encouru de sanctions disciplinaires ou administratives, incompatibles avec l'exercice de la fonction de médiateur agréé (déclaration sur l'honneur).
  • Le candidat médiateur démontre que ses activités en tant que médiateur sont couvertes pour une assurance responsabilité professionnelle.
  • Le candidat médiateur s'engage à respecter le code de bonne conduite établi par la Commission fédérale de médiation en vertu du Code judiciaire.
  • Le candidat médiateur s'engage, après avoir été agréé en tant que médiateur, à se soumettre à une formation continue dont le programme est agréé par la Commission fédérale de médiation.

Le médiateur, quelle que soit sa sphère d'action, travaille le plus souvent seul. Certains travaillent chez eux mais on peut en retrouver d'autres dans des plannings familiaux, des tribunaux, des écoles, des organes officiels (tels la Communauté française), des gouvernements (fédéral, wallon, flamand, européen), des communes, des services publics (STIB, Orbem, Aéroport de Bruxelles-National, Service « Pensions », Service d'Inspection générale de la Défense, la Poste, etc.) ou encore des services privés (Secteur financier, Assurances, Interims, Audiovisuel, etc.).


6 commentaires

Fatuma - Il y a 2 mois

Je suis en master et possède un bachelier en Droit. Je souhaite devenir mediatrice familiale agréé et interessée en mediation pénale en plus. Où dois-je suivre ma formation ( de preference à l'Université) pour ouvrir un cabinet de mediatrice plus tard? J'ai déjà de l'espace de travail disponible. Merci de m'éclairer 

SIEP - Il y a 2 mois

Bonjour Fatuma, La liste des formations ainsi que les coordonnées des institutions les organisant sont accessibles dans la rubrique "Formations recommandées pour la pratique de ce métier" de la fiche descriptive. Selon le public visé et les spécialisations qui vous intéressent, regardez dans "autres formations" et cliquez sur le choix qui vous correspond. 

gemino - Il y a 2 mois

Bonjour Fatuma, je me posais la même question pour ouvrir un cabinet comme conseiller conjugal/familial en activité complèmentaire ( et par après médiateur ) et les démarches dans ce sens. Merci de votre réponse 

SIEP - Il y a 2 mois

Bonjour, Il existe un bachelier professionnalisant de Conseiller·ère conjugal·e et familial·e ainsi qu'un bachelier de spécialisation d'Intervenant·e en thérapie familiale systémique. Pour l'ensemble des formations, ce site permet d'obtenir les coordonnées des institutions via la rubrique "Formations recommandées pour la pratique de ce métier" de la fiche descriptive. Pour ce qui concerne plus spécifiquement les démarches à entreprendre sur le terrain par rapport à votre projet, il est conseillé de s'adresser à un guichet d'entreprise agrée qui, entre autres choses, informe sur les procédures et formalités à suivre pour accéder aux activités, vérifie les obligations et conditions relatives aux autorisations éventuelles, etc... 

gemino - Il y a 3 mois

Bonjour, je possède un diplome de secondaire supérieur ( pas de bachelier ou de master ) et j'aimerais entreprendre une formation pour devenir médiateur ( familial si possible ), que me proposez-vous ? Merci beaucoup 

SIEP - Il y a 3 mois

Bonjour,

Pour être médiateur agréé, il est nécessaire soit d’être en possession d'un diplôme de bachelier (enseignement supérieur) et de minimum 2 ans d'activité professionnelle, soit d'avoir au minimum 5 ans d'activité professionnelle. De plus, il faut avoir suivi une formation agréée de médiateur organisée par un organe de formation agréé par la Commission fédérale de médiation.

De nombreux bacheliers permettent d’accéder à une formation agréée de médiateur et il serait très difficile de toutes les citer ici. Vous pouvez néanmoins en prendre connaissance en cliquant sur une des formations reprises dans la partie « Formations recommandées pour la pratique de ce métier » (juste au-dessus des commentaires). Vous serez alors redirigé sur le site Formations du SIEP. Là, à droite de la fiche formation, vous trouverez une catégorie « FORMATIONS PRÉALABLES LIÉES ».

Bonne journée.

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