Par souci de lisibilité, nous avons pris le parti de ne pas écrire le féminin et le masculin du métier dans ce texte. Seul le titre est inclusif.

Le minéralogiste est un scientifique qui étudie et analyse les minéraux ou les pierres précieuses en vue de définir leurs propriétés et de les identifier. Le résultat de ses recherches lui permet notamment de recommander l’utilisation possible de minéraux ou pierres précieuses et la mise au point de nouveaux usages ou procédés de traitement. 

Un minéral est un composé le plus souvent solide, d’origine biogéochimique, qui a pour caractéristiques de posséder une composition chimique fixée et une structure atomique (cristallographie) bien déterminée. On en trouve à l’état naturel dans les mines et les carrières, mais aussi dans les météorites qui tombent sur Terre. Les chercheurs peuvent aussi découvrir des combinaisons théoriques de minéraux composites en laboratoire et grâce à l’informatique. Les minéraux constituent l’essentiel de notre planète. C’est le substrat sur lequel toute la vie s’est développée. Le minéralogiste met en évidence les relations étroites qui existent entre la géodiversité (monde minéral) et la biodiversité (monde du vivant).

À partir de ses observations, le minéralogiste identifie, caractérise et détermine la composition des minéraux, pierres ou météorites qu’il analyse. Ensuite, grâce aux échantillons qu’il examine au microscope, il effectue des tests physiques et chimiques. Il étudie leur structure cristalline à l’état solide, leur composition chimique, leurs propriétés mécaniques (densité, masse volumique, dureté, clivage, cassure, etc.), leurs propriétés optiques (couleur, trace, éclat, transparence, indice de réfraction, etc.), les liaisons entre les atomes, leurs propriétés chimiques (photoluminescence, réactivité avec les acides, solubilité dans l’eau ou les acides, phases solide, liquide et gazeuse), et leurs propriétés électriques, magnétiques et thermiques. Il détermine leurs variétés, établit des classifications au sein d’une nomenclature : sulfures, oxydes et hydroxydes, halogénures, carbonates, sulfates, silicates, etc. Il constitue des collections de minéraux pour des laboratoires ou des musées. Il se penche aussi sur leur gitologie (gisements et répartitions), leurs origines et leurs divers modes de formation. Enfin, il s’intéresse aussi à leurs usages et utilisations possibles par l’homme, ainsi qu’à leurs apports pour la végétation et la faune. Les applications et exploitations industrielles sont variées, par exemple la kaolinite dans les bols de porcelaine, l’oxyde de silicium dans les verres à vin, les cristaux millénaires (diamant, silicium, quartz, etc.) dans les ordinateurs, smartphones, lecteurs DVD, consoles de jeux et jouets électroniques.

S’il est responsable de laboratoire, le minéralogiste gère du personnel scientifique et technique et encadre des chercheurs, doctorants et techniciens de laboratoire. Pour financer ses recherches et acheter le matériel de pointe pour le laboratoire, il doit introduire des projets, obtenir des bourses et demander des subsides. Les échanges scientifiques tiennent une place importante dans l’activité d’un chercheur : il participe régulièrement à des colloques nationaux et internationaux qui lui permettent de partager ses connaissances et de les étoffer. Il consacre également beaucoup de temps à la lecture de publications scientifiques et à la rédaction d'articles visant à faire reconnaître ses travaux. En effet, publier est primordial, car la recherche est un secteur particulièrement compétitif. Pour les publications destinées au grand public, il vulgarisera et simplifiera son propos. Quant au minéralogiste-enseignant, il prépare ses cours puis les dispense dans l’enseignement supérieur.

 

Compétences & actions

  • Posséder des connaissances approfondies en sciences de la Terre (minéralogie, minéralogie descriptive, microminéralogie, cristallographie, géochimie, pétrographie, pétrologie, géologie, géographie, cartographie, géomatique, géophysique, géodésie, pédologie, stratigraphie, sédimentologie, hydrogéologie, volcanologie) ainsi que de bonnes bases en mathématiques, statistiques, physique, mécanique, métrologie, chimie et biochimie
  • Maitriser plusieurs techniques instrumentales de la chimie et de la physique (diffraction de rayons X, microscopie en lumière polarisée, goniométrie, etc.)
  • Parler et écrire en anglais, s’exprimer dans une ou plusieurs autres langues étrangères
  • Utiliser des outils de mesure et de détection pointus (microscopes et microsondes électroniques)
  • Mener des travaux de terrain
  • Prélever et récolter des échantillons
  • Effectuer des essais sur des échantillons en laboratoire
  • Analyser une structure cristalline, notamment par la diffraction de rayons X
  • Tester des matières brutes
  • Modéliser des gisements de minerais au moyen de logiciels informatiques
  • Dessiner des cartes, des profils géologiques, des coupes et sections
  • Évaluer des ressources minérales
  • Procéder à des analyses d’échantillons miniers
  • Apporter des conseils ou une expertise pour l’extraction de minerais
  • Évaluer l’incidence des facteurs géologiques sur les activités minières
  • Appliquer des procédés de traitement des minéraux
  • Séparer les métaux de minerais
  • Participer au développement de procédés de traitement de minerais (broyage, flottation, bouletage)
  • Respecter la législation en matière de droit minier
  • Effectuer un contrôle environnemental et un suivi du parc de résidus miniers
  • Appliquer les règles de sécurité, d’hygiène et de respect de l’environnement
  • Mettre à jour ses connaissances en suivant l’information scientifique, technologique et règlementaire propre à son domaine

Savoir-être

  • Sens de l’observation
  • Esprit d’analyse et de synthèse
  • Rigueur et précision
  • Logique et méthode
  • Curiosité scientifique
  • Goût pour la nature
  • Autonomie et esprit d’équipe
  • Aisance relationnelle et communicationnelle
  • Flexibilité et mobilité
  • Habileté manuelle
  • Bonne condition physique et résistance

Cadre professionnel

Si son travail porte sur la recherche fondamentale, le minéralogiste travaille dans des laboratoires universitaires ou des instituts publics de recherche. Dans le secteur privé, on le retrouve au sein d’entreprises d’activités extractives (mines et carrières) et de transformation de minerais (minéralurgie), dans la recherche industrielle et minière (nouvelles exploitations industrielles des minerais, prospection, gestion et protection de sites d’extraction). Certains exercent dans des musées de géologie ou de minéralogie, au sein desquels ils sont chargés de compléter et préserver les collections. Enfin, le minéralogiste peut aussi enseigner sa discipline dans l’enseignement supérieur.

Le minéralogiste travaille le plus souvent en équipe interdisciplinaire (géologues, géophysiciens, géochimistes, chimistes, biologistes, ingénieurs, techniciens géologues, etc.). Il entretient des contacts avec divers intervenants (chef de carrière, responsable d’exploitation, etc.). Il partage son temps entre le laboratoire (analyse et interprétation des données, rédaction de rapports et travaux) et les missions sur le terrain, dans des conditions parfois difficiles (gisements, mines, carrières). Ses horaires de travail ne sont pas réguliers et varient selon les besoins des projets en cours. Il est souvent amené à se déplacer pour se rendre sur les sites d’exploitation, parfois pour de longues périodes, afin de réaliser des observations et prélèvements. Il voyage également pour participer à des colloques et conférences scientifiques. Sur le terrain, le port d’équipements de protection (casque, gants, lunettes et chaussures de sécurité) est souvent requis.

Autres appellations : Ingénieur·e minérallurgiste, Minérallurgiste, Technologue en minéralogie

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